Le 8 septembre se sont tenues les élections législatives, régionales et municipales au Maroc. Ce triple scrutin a visiblement boosté le taux de participation puisque celui-ci à atteint plus de 50%, une première depuis longtemps.
Le grand perdant de ces élections est le Parti Justice et Développement (islamiste modéré) qui passe de 125 sièges au Parlement à 12 sièges (-90%) après 10 ans de pouvoir.
Le principe qui dit que le pouvoir use se confirme.
Le PJD qui aux dernières élections avait raflé la quasi totalité des présidences des grandes villes ne devrait n'en conserver aucune y compris Fès la capitale religieuse historique.
Les grands vainqueurs sont le Rassemblement National des Indépendants (RNI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM) libéraux et le Parti de l'Istiqlal (PI) de centre droit.
Les deux principaux partis de Gauche, l'USFP et le PPS maintiennent un score honorable avec 55 sièges au total.
Les sondages politiques étant interdits au Maroc pendant les campagnes électorales, il est difficile d'analyser finement les intentions de votes ce qui ménage l'effet de surprise.
Le PJD est arrivé au pouvoir en 2011 lors de la crise dite "des printemps arabe" qui au Maroc n'aura guère mobilisé les foules et à l'époque il a pu bénéficier de l'auréole qui entourait le PJD Turc dirigé par celui qui n'était encore que Premier Ministre, Recep Tayyip Erdogan.
Abdelilah Benkirane alors Premier Ministre PJD de 2011 à 2017 l'avait pris comme modèle et avait ouvert aux entreprises turques le marché marocain (textile, distribution, artisanat...) avec des effets délétères sur ces secteurs d'activités.
Saad eddine el Othmani qui lui a succédé en 2017 jusqu'à hier, contrairement à son prédécesseur n'a pas vraiment marqué les esprits semblant ne gérer que les affaires courantes sans marge de manœuvre et maintenu à la tête du gouvernement grâce à une coalition de parti fragile.
El Othmani et le PJD ont fini leur mandat en avalant des couleuvres difficiles à digérer telles que la légalisation de la culture du cannabis et la libéralisation et la normalisation des échanges avec Israël qui ont été massivement approuvées par les marocains.
Les observateurs concluaient fort justement à la perte d'influence du PJD ce que les urnes viennent de confirmer.
Mais l'ampleur de cette Bérézina électorale pour le PJD qui disparaît presque du paysage politique personne ne s'y attendait.
Les professionnels du tourisme semblent se réjouir de cette alternance. Depuis les diatribes contre ce secteur proférées par M. Benkirane au début de son mandat et le quasi désintérêt marqué par son successeur dont le summum est atteint depuis ce mois de juin avec l'arrêt de la seule mesure d'aide envers les employés du tourisme, les professionnels n'osaient espérer un tel changement.
Les attentes envers le prochain chef de gouvernement et des ministres dont il s'entourera sont énormes.
La pandémie qui depuis 18 mois a mis à l'arrêt quasi total l'activité touristique et les entreprises du secteur qui commencent à sombrer nécessite des mesures d'urgence pour sauver l'outil et les talents qui contribuent fortement à l'économie du pays et à l'entrée des devises étrangères.
Pour le futur gouvernement le temps est compté car l'urgence est absolue !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire