"Fôret" Jon LANE / Riad Souafine 2020
L'état d'urgence sanitaire qui devait s'achever le 10 septembre est officiellement prolongé jusqu'au 10 octobre. Le nombre de cas de contamination quotidienne au Covid 19 est exponentiel, entre 1300 et jusqu'à 2000 nouveaux cas par jour.
Les mesures de restrictions sont renforcées dans de nombreuses villes comme à Casablanca qui se retrouve totalement isolée et soumise à un couvre-feu draconien.
A la surprise générale une annonce du ministre des Affaires Etrangères semble ouvrir timidement l'accès au Maroc des étrangers (n'ayant pas besoin de visa) dès le 6 septembre et sous certaines conditions.
Un vent d'espoir a caressé les professionnels du tourisme mais il est retombé comme un soufflé sorti trop tôt du four car il ne s'agit pas d'une ouverture des frontières.
Les frontières terrestres et maritimes restent fermées et seuls les vols spéciaux mis en place cet été pour que les Marocains Résidents à l'Etranger (MRE) puissent venir passer quelques jours de vacances en famille sont autorisés à assurer les liaisons aériennes. Les vols commerciaux classiques sont toujours interdits !
Faut-il sauver les soldats Royal Air Maroc et Air Arabia à tout prix ?
Ces compagnies qui avaient le quasi monopole des transferts cet été se retrouvent désormais avec des avions quasi vides depuis que les MRE ont repris le chemin de l'Europe.
Outre l'obligation de passer par ces compagnies pour se rendre au Maroc, les étrangers, que nous ne pouvons qualifier de "touristes" puisque le motif du voyage doit être "amical" ou "familial" devront présenter un test Covid PCR négatif de moins de 72H et surtout présenter une réservation d'hôtel confirmée car c'est bien connu quand on visite la famille ou les amis on descend dans un hôtel !
Cette dernière condition aura pour conséquence de générer de fausses réservations en ligne auprès des rares établissements encore ouverts.
Quant à ceux qui voudraient faire du tourisme au Maroc parions qu'étant donné les conditions locales ils ne seront pas nombreux.
Les restrictions de déplacement entre les huit plus grandes villes du Maroc sont maintenues, la capitale économique Casablanca est totalement fermée avec interdiction d'y entrer ou d'en sortir et soumise à un stricte couvre-feu. Des restrictions variées selon les villes ou régions limitent les ouvertures des cafés et restaurants.
La plupart des plages restent fermées et pour celles qui étaient ouvertes cet été comme dans la région d'Agadir leur accès est désormais interdit.
Depuis hier la magnifique région de Dakhla, appréciée des windsurfers ou des amoureux d'espaces sauvages désertiques, est interdite aux voyageurs.
Qui peut imaginer un touriste qui viendrait à Fès mais ne pourrait visiter Meknès ni même se rendre à Ifrane ou Azrou ?
Soyons un peu sérieux.
Si le Maroc avait ouvert ses frontières cela n'aurait guère modifié le profil de l'épidémie en tous cas bien moins que la célébration de l'Aïd el Adah qui a été le vrai accélérateur de la propagation du virus au Maroc.
Il n'y aurait pas un afflux massif de touristes étrangers (ils ne sont pas fous) mais le signal aurait été perçu positivement et aurait été le moteur d'un redémarrage des réservations ou de programmation de la destination Maroc pour les prochains mois (octobre à décembre).
Nous ne sommes plus dans un système "on / off" où il suffirait de dire aux touristes "la porte est ouverte" pour qu'ils débarquent aussitôt et en masse !
Chaque mois de retard ce sont trois à quatre mois de perdus pour la relance !