Bonne et heureuse année 1442.....
Souhait sincère mais si le cœur y est la réalité du monde limite les espérances de bonheur et de santé...
Que cette année puisse au moins rendre à la solidarité, la compassion et l'entraide leurs sens et valeurs oubliés.
Que l'intelligence et la raison dominent les fake news !
Au Maroc la situation Covid de maîtrisée est devenue incontrôlable.
Ce que beaucoup de marocains craignaient, le maintien de la fête de l'Aïd et les débordements qui se sont produits ont eu pour résultat une explosion du nombre de nouveaux cas de Covid (de 1000 à près de 2000 nouvelles contaminations quotidienne) et une hausse des décès passant de 1 à 2 à plus de 30 chaque jour.
Les hôpitaux commencent à être saturés.
En juin la décision de déconfiner le pays a laisser croire aux marocains que l'épidémie s'était envolée malgré l'évidence d'une réelle progression du virus dans toutes les couches de la population.
Depuis le gouvernement ne cesse de prendre des mesures et des contre-mesures donnant l'impression d'une précipitation permanente sans cohérence et au vu des résultats contre productive.
Exemple: en moins d'une semaine les laboratoires privés qui avaient obtenu la possibilité de réaliser des tests se sont vus retirés cette autorisation puis l'ont retrouvé subitement sans que l'on comprenne bien le pourquoi de ces allers retours.
L'épidémie est désormais partout sur le territoire et touche même les zones les plus reculées telle celle de Figuig qui vient de découvrir ses premiers cas.
Les chiffres officiels communiqués chaque soir ne sont que le reflet de la partie émergée des contaminations. En effet la majorité des gens qui souffrent des symptômes du Covid font tout pour ne pas se faire tester par peur d'être hospitalisés. Ils préfèrent croire à un mauvais "rhume" qui va passer, version light de la maladie,... ce qui est généralement le cas.
Le risque d'un nouveau confinement stricte plane sur le pays mais peut-il se le permettre ? Economiquement la réponse est non. La récession actuelle estimée à -5,8% pourrait atteindre des sommets et il faudrait des décennies pour remonter la pente. Les finances de l'état sollicitées pour aider les plus sinistrés ne pourraient faire face à une paupérisation généralisée.
Pour l'Etat (pour tous les Etats d'ailleurs) il est donc temps de prendre du recul, de faire une pause et d'analyser la situation sans passion ni peur.
La réalité est que le virus contamine massivement la population bien au delà des chiffres officiels.
Les hôpitaux publics sont saturés dans certaines régions car ils ne sont ni dimensionnés ni équipés pour faire face à toute épidémie mais les cliniques privées qui pullulent constituent un réservoir de lits mobilisables.
Le nombre de décès COVID (775 au 20 août) demeure très marginal dans les causes de mortalités au Maroc et cette année il a été largement compensé par la diminution des tués de la route (près de 4000 décès annuel) grâce au confinement et aux restrictions des déplacements.
Le pourcentage de décès Covid par rapport aux cas déclarés est de 1,5 % donc probablement moins compte tenu du nombre de cas non dépistés.
Au vu de ce que l'on constate en Europe depuis quelques temps, le virus circule de plus en plus mais il est de moins en moins virulent vu le peu d'augmentation de malades nécessitant une réanimation.
L'on recense à ce jour 167 candidats vaccins dont certains entrent en phase III (essais sur l'homme ) tels le candidat vaccin russe ou celui du laboratoire chinois Sinopharm avec lequel le Maroc vient de signer un accord pour participer à l'essai de phase III sur 40000 volontaires en contre partie de la possibilité de le fabriquer au Maroc s'il confirme son efficacité et sa non dangerosité pour l'homme.
Comme pour tous les nouveaux vaccins la prudence et le recul sont essentiels pour éviter la déception que l'on a connu avec le vaccin contre la dengue qui s'est avéré dangereux sur l'homme.
Ce qui semble certain c'est que ce virus ne va pas disparaître avant longtemps et même s'il perd en virulence il restera actif et dangereux pour les personnes à risque.
L'utilité du port du masque est avérée mais là encore un peu de modération serait bienvenue et surtout il faut investir dans l'éducation sanitaire. Des mesures trop contraignantes n'entraînent que le rejet.
En l'état de nos connaissance du moment il est clair que le port du masque dans les lieux clos est indispensable ainsi qu'en extérieur dans tous les lieux où se concentrent les foules surtout si elles sont statiques (queues dans les souks, devant les magasins, attroupements festifs...) de même que lors des réunions familiales.
Un autre constat mérite d'être fait sans se voiler la face.
Les marocains ne sont pas des chinois et ce qui a marché en Chine comme l'enfermement de population entière n'est pas réalisable dans notre pays et on le constate tous les jours. Le combat contre la circulation du virus est perdu il est donc plus qu'urgent de gagner celui de l'éducation sanitaire, faire comprendre aux gens que les personnes âgées, les personnes souffrant de pathologies chroniques comme le diabète ou des infections pulmonaires doivent être protégées par les mesures de précautions (masque, distance, désinfection...), de même tous contact prolongé avec une personne extérieure au cercle familial doit se faire avec le port du masque.
En ce premier jour de l'an 1442 que la foi soit l'alliée de la raison pour que demain la sérénité nous permettent de vivre des jours meilleurs.