lundi 27 décembre 2021

Maroc: Tout ça pour ... rien !

 

Sans Titre Jon Lane 2014

Depuis le 29 novembre le Maroc s'est totalement refermé en interdisant tous les vols commerciaux internationaux et en bloquant ses frontières terrestres et maritimes dans le but d'empêcher l'arrivée d'Omicron, le dernier variant Covid.

L'idée, fort naïve, d'un repli sur soi pour se protéger d'un virus relève d'une illusion comme on a pu le constater en Australie qui n'a jamais réussi à se préserver totalement alors qu'elle est une île continent.

Fermer (une nouvelle fois) ses frontières en annulant les vols commerciaux mais en laissant atterrir les jets privés comme si les VIPs étaient naturellement immunisés grâce au dollar prouve l'incohérence de cette décision.

Laisser la ministre du tourisme s'envoler pour Madrid avec un aéropage d'une cinquantaine de personnes et devoir rapatrier ce petit monde alors que les marocains bloqués en Europe devaient se précipiter à Lisbonne (Portugal) ou Istanbul (Turquie) pour espérer rentrer au pays a généré frustration et sentiment d'abandon.

Plonger le monde du tourisme marocain au bord du suicide en lâchant du bout des lèvres quelques mesurettes pour le museler.

Tout cela pour quel résultat ? 

Alors que sur la semaine du 7 au 14 novembre on constatait 430 nouvelles contaminations ( chiffre le plus bas depuis le début de l'épidémie) et 30 décès, la semaine dernière du 20 au 26 décembre les nouveaux cas se montent à 3505 et "seulement" 19 décès.

Il est clair qu'Omicron circule activement sur le territoire mais que cela n'entraîne pas une saturation hospitalière (taux d'occupation des lits Covid: 2,2% au 27/12/21) et la mortalité liée ne suivent pas la courbe des contaminations.

Par contre les répercussions économiques sont bien réelles.

La médina de Fès agonise. Les artisans, les bazars, les guides, les Riads et les Maisons d'Hôtes n'ont plus de ressources et n'ont plus d'espoir.

Un jour, plus personne ne peut dire quand, la vie normale reviendra et le tourisme renaîtra de ses cendres comme le laissent à penser les sondages qui montrent l'envie et le désir de voyager de nouveau des gens privés de destinations qui font rêver. Le Maroc suscite toujours le même désir et reste une destination qui attire.

En attendant ce jour béni, les professionnels seront nombreux à avoir coulé, abandonné le navire ou sombré avec lui dans l'indifférence la plus totale.

Bab Boujloud / Riad Souafine 2021



jeudi 2 décembre 2021

Maroc: les compagnies aériennes réagissent et ferment la destination

 

Aéroport Fès Saiss  / Riad Souafine

Il fallait s'y attendre: les compagnies aériennes premières victimes des mesures prises sans concertation par le gouvernement marocain de fermer les liaisons aériennes de manière abrupte depuis quelques semaines (Russie, Allemagne, Pay-Bas puis France et maintenant le monde entier) avec des préavis de 24 heures, ont fini par faire réagir les plus grandes compagnies low-cost qui opéraient sur la destination Maroc.

Easy Jet a été la première  en octobre à annoncer suspendre ses vols jusqu'en février et hier Ryanair qui dans un mouvement d'humeur (justifié) a à son tour annoncé l'arrêt de tous ses vols vers le Maroc jusqu'au 1er février 2022.

Air Arabia n'a rien annoncé mais en pratique la plupart des liaisons France / Maroc ne sont ouvertes que vers la mi-janvier 2022.

Pour les étrangers encore bloqués au Maroc le coût des derniers vols de rapatriement a explosé car il ne faut pas espérer la moindre compassion de la part des compagnies aériennes comme la RAM ou Air France.

Quant aux marocains bloqués en Europe...... ils restent bloqués comme en mars 2020.

L'autre grand secteur victime de ces décisions plus inspirées par la panique que par la raison scientifique c'est le Tourisme qui déjà moribond après 20 mois de crise s'enfonce un peu plus.

Tous les acteurs interpellent le Premier Ministre, la ministre du tourisme, le gouvernement, prennent la plume pour porter à leur connaissance leurs doléances et leur appel au sauvetage immédiat du secteur sans beaucoup d'effet à ce jour.

Pourtant il y a une urgence vitale pour les employés, les propriétaires d'établissements, les transporteurs touristiques dont les véhicules sont saisis par les banques.

Ce sont des centaines de milliers de familles qui vivent directement ou indirectement du tourisme et le Maroc n'a pas les moyens d'ajouter une crise sociale, économique à la crise sanitaire.

Le silence, la paresse et l'indifférence de l'Etat face à ce drame social pose question.




dimanche 28 novembre 2021

Maroc: Fermeture totale

 

Aéroport Fes-Saiss : Riad souafine 2021

Comme cela était prévisible le Maroc vient d'annoncer la suspension dès ce soir de toutes les liaisons aériennes vers le Maroc. Ce qui revient à une fermeture totale des frontières puisque même la voie maritime est concernée par cette mesure qui devrait durer au moins 15 jours.

Des vols de "rapatriement" des touristes français bloqués au Maroc sont en cours et devraient s'achever ce soir.

D'autre vols seront nécessaires pour "évacuer" les touristes d'autres nationalités. 

Ce nouveau coup dur pour les compagnies aériennes et l'ensemble des professionnels du tourisme sera lourd de conséquence pour un secteur qui après 19 mois de crise espérait sortir la tête de l'eau au moins pour les fêtes de fin d'année.

Marrakech qui se réjouissait d'une reprise massive des réservations pour fin décembre est submergée par les annulations et les demandes de remboursement.

Les professionnels, depuis l'arrêt des aides aux employés le 1er juillet, ne cessent d'implorer le gouvernement pour qu'au moins les emplois soient sauvés...

jeudi 25 novembre 2021

Maroc Dernière Minute: la France bloquée

 

Le Maroc vient d'annoncer l'arrêt total des liaisons aériennes de et vers la France à compté de ce vendredi à 23h59 pour une durée indéterminée.

"Afin de préserver les acquis du Royaume du Maroc en matière de gestion de la pandémie de la COVID-19 et pour faire face à la dégradation de la situation sanitaires dans certains pays, les autorités marocaines ont pris la décision de suspendre les vols réguliers de passagers à destination et en provenance de la France."

Il est fort probable que ce soit toute l'Europe qui soit concernée dans les prochaines heures.

Le Maroc a déjà suspendu les liaisons aériennes avec la Russie, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume Uni.

Les touristes français actuellement au Maroc doivent prendre immédiatement un billet retour avant demain ou tenter de rentrer par un des pays encore libre d'accès (Espagne, Italie...). 

Pour les marocains actuellement en France il y aura peut-être des vols de rapatriements mais l'expérience passée ne présage rien de bon.


Dans la nuit il a été décidé par le Maroc de repousser à dimanche 28 novembre au soir la suspension des vols de/vers la France.



mardi 16 novembre 2021

Maroc: Covid game over ?

 

Riad Souafine 2021

Le Maroc serait-il en passe d'avoir "éradiqué" le Covid ?

Tout porte à le croire et surtout les chiffres de ces dernières semaines des nouvelles contaminations et des décès.

Sur la semaine du 8 au 14 novembre il a été relevé 430 nouvelles infections et 30 décès ce qui correspond aux chiffres de mars 2020 au début de l'épidémie, il y a une éternité.

Il est vrai qu'à l'époque le Maroc a pris des décisions radicales, fermetures de toutes les frontières, confinement et couvre-feu.

Il est certain que la campagne de vaccination menée tambour battant depuis janvier 2021 a joué un rôle de protection de la population qui a visiblement permis de réduire l'impact de la seconde vague de contamination due aux allègements de cet été.

Mais.... cela n'explique pas tout car dans la pratique les marocains sont loin de respecter les mesures de distanciation. A Fès par exemple les bus sont de nouveau bondés et personne n'y porte de masque, la présentation du "pass vaccinal" imposée depuis le 21 octobre n'est plus contrôlée dans la plupart des lieux y compris dans les grandes surfaces.

Le contraste entre les mesures édictées et la réalité du quotidien pose question. Dans tout autre pays un tel comportement engendrerait une explosion des contaminations comme on le constate dans les pays européens qui ont relâché la pression et les contraintes.

Les scientifiques devraient se pencher sur cette particularité marocaine.

Malgré cette heureuse évolution, le Maroc poursuit la surenchère des mesures de protection, peu cohérentes, avec fermeture sans préavis ou presque des liaisons aériennes avec le Royaume Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas tout en laissant un accès libre aux Belges alors que ce pays enregistre aussi une progression alarmante des cas et depuis cette semaine la mise en place aux aéroports d'un test de contrôle à l'arrivée des voyageurs en provenance d'un pays de la liste "B". (voir la liste des pays concernés)

Tout voyageur détecté positif Covid sera dans l'obligation de reprendre immédiatement un vol retour aux frais de sa compagnie aérienne.

Outre le fait que cela va aggraver le temps de passage à la sortie de l'aéroport, se posera le risque des "faux positifs" ou du casse-tête déchirant pour les familles dont l'un des membres serait positif...

Ces nouvelles mesures pénalisent encore et toujours le tourisme dont les acteurs voient leurs espoirs de reprise reportés toujours plus loin. 

Qui va prendre le risque de venir au Maroc, de s'y retrouver bloqué ou refoulé ?

Cela devient lassant. Le Maroc se comporte comme le célèbre village gaulois cerné par les romains.

Tant que le monde ne sera pas immunisé il sera illusoire de se croire sauvés, le renforcement de ces mesures d'isolement sont vaines et économiquement mortifères.

Le tourisme intra-européen s'est fortement redressé en 2021malgré un contexte sanitaire loin d'être idéal, les USA ont réouvert l'accès à leur territoire. En dehors de la Chine et de l'Australie, le monde essaie de revivre, de redonner au tourisme une bouffée d'oxygène tandis que le Maroc le laisse tomber.

Rêvons un peu: le printemps 2022 (ou 2023?2024 ?) sera lumineux...

Giovanni "Colombia"



samedi 16 octobre 2021

Maroc: Pass Vaccinal obligatoire

 

source cciscs.ma


Le Maroc vient d'annoncer l'obligation de présenter un Pass Vaccinal pour accéder aux services administratifs.

En pratique se rendre dans un bureau  pour effectuer la moindre démarche ne sera possible qu'aux citoyens vaccinés.

L'extension de cette obligation à tous les lieux recevant du public est fort probable dans un proche avenir d'autant plus que la campagne vaccinale est bien avancée puisque  2/3 de la population est en passe d'être totalement vaccinée.

Le Maroc a aussi ouvert l'accès à une troisième dose aux personnes de plus de 60 ans, déjà  administrée à plus de 600 000 personnes.

Le Maroc reçoit régulièrement des stocks de vaccins y compris celui à ARN de Pfizer ce qui lui permet d'envisager une immunité collective avant la fin de l'année.

Contrairement à certains pays Européens, au Maroc l'obligation du Pass Vaccinal ne suscite aucun rejet de la part de la population au contraire, les marocains espèrent tourner la page Covid au plus vite et ils ont compris que le meilleur moyen de lutte est la vaccination puisque le respect des gestes barrières est souvent oublié.

samedi 9 octobre 2021

La France sort enfin le Maroc de la liste des pays "rouge"

 



Le journal officiel de la République Française daté du 8 octobre entérine la sortie du Maroc de la liste des pays classés "Rouge" et ce dès le 11 octobre 2021.

C'est la nouvelle attendue par tous les français amoureux du Maroc qui depuis 18 mois repoussaient leur voyage en partie à cause de ce classement en "rouge" qui leur imposait de justifier d'un motif impérieux pour se rendre au Maroc.

La décision française intervient après la confirmation que la situation épidémique au Maroc était parfaitement sous contrôle ainsi qu'au vu des chiffres des nouvelles contaminations, des décès et des hospitalisations en réanimation qui depuis plus d'un mois sont en constante baisse.

Pour information le Maroc totalise à ce jour plus de 20 millions de personnes vaccinées soit près des 2/3 de se population.

Toutes les restrictions ne sont pas encore totalement levées dans un sens comme dans l'autre notamment pour les touristes non vaccinés qui restent soumis à l'obligation d'une mise en quarantaine de 10 jours (en hôtel prépayé) à leur arrivée au Maroc.

Pour les touristes vaccinés la nécessité de présenter à l'embarquement vers le Maroc un test PCR de moins de 48h reste en vigueur tandis que la France n'exige pour sa part aucun test PCR  pour les français qui reviennent au pays.

Tous les espoirs d'un retour à une situation quasi normale sont permis. Tout dépendra de l'évolution de l'épidémie en Europe dans les prochaines semaines.

Les professionnels du tourisme qui vivent un drame permanent se mettent à rêver d'une fin d'année plus sereine ou à tout le moins d'un printemps dynamique.




dimanche 19 septembre 2021

Maroc: le bon élève Covid 19

 


En cette fin de septembre le Maroc peut se réjouir car les bonnes nouvelles sur le front de la lutte contre l'épidémie Covid 19 sont au rendez-vous.

La première est du domaine "technique" puisque l'Union Européenne vient de valider la conformité du certificat de vaccination en vigueur au Maroc depuis le printemps. Rares sont les pays hors U.E qui ont obtenu  l'équivalence avec le Certificat Covid Numérique de l'U.E.

Le Maroc est le seul pays du Maghreb et du continent africain a remplir les conditions exigées par l'U.E.

Le QR Code doit obligatoirement comporter les informations sur l'état civil, les vaccins administrés, le numéro du lot ainsi que les dates des injections.

Cette reconnaissance purement technique n'implique pas la reconnaissance des vaccins administrés lorsqu'ils ne sont pas homologués par l'E.M.A (l'agence européenne du Médicament). 

Cependant au sein de l'Europe certains pays comme l'Espagne se sont affranchis de l'E.M.A en reconnaissant par exemple le vaccin chinois du laboratoire Sinopharm.

Comme on le devine cela ne va pas faciliter la libre circulation des marocains au sein de l'Europe.

Les personnes vaccinées avec le Sinopharm ne sont pas interdites d'entrées en Europe mais devront se conformer aux exigences des différents pays comme la quarantaine ou la multiplication des tests PCR de contrôle.

La seconde bonne nouvelle est l'évolution de l'épidémie qui depuis maintenant une quinzaine de jours semble régresser au Maroc comme d'ailleurs un peu partout dans le monde. 

Les régions de Casablanca, Tanger et Rabat sont toujours les plus touchées tant au niveau des nouvelles contaminations que des décès. 

Il n'empêche que les indicateurs nous confirment le reflux de la vague estivale.

La dernière bonne nouvelle concerne la campagne de vaccination car avec plus de 20 Millions de marocains totalement vaccinés c'est plus de 60% de la population qui est immunisée.

Ce qui fait du Maroc le pays du continent africain ayant le plus vacciné.

Avec la vaccination des 12 / 17 ans en cours et celle des enfants de 3 à 11 envisagée (mais cela suscite des réserves car il n'y a pas de vaccin pédiatrique), l'immunité collective au Maroc devrait être atteinte avant la fin de l'année si les livraisons de vaccins se poursuivent au rythme actuel.

Depuis le début de l'année 2021 le Maroc aura en effet réceptionné à ce jour un total de plus de 48 millions de doses dont 35,5 millions de Sinopharm, 7 millions d'Astra Zeneca, 3,56 millions de Pfizer et 2,06 du fond Covax (source Media24).

Les condition seront donc bientôt réunies pour un retour à une vie proche de celle d'avant la pandémie et une levée progressive des restrictions encore en vigueur.


jeudi 9 septembre 2021

Maroc Elections: Bérézina pour le PJD

 


Le 8 septembre se sont tenues les élections législatives, régionales et municipales au Maroc. Ce triple scrutin a visiblement boosté le taux de participation puisque celui-ci à atteint plus de 50%, une première depuis longtemps.

Le grand perdant de ces élections est le Parti Justice et Développement (islamiste modéré) qui passe de 125 sièges au Parlement à 12 sièges (-90%) après 10 ans de pouvoir.

Le principe qui dit que le pouvoir use se confirme.

Le PJD qui aux dernières élections avait raflé la quasi totalité des présidences des grandes villes ne devrait n'en conserver aucune y compris Fès la capitale religieuse historique.

Les grands vainqueurs sont le Rassemblement National des Indépendants (RNI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM) libéraux et le Parti de l'Istiqlal (PI) de centre droit.

Les deux principaux partis de Gauche, l'USFP et le PPS maintiennent un score honorable avec 55 sièges au total.

Les sondages politiques étant interdits au Maroc pendant les campagnes électorales, il est difficile d'analyser finement les intentions de votes ce qui ménage l'effet de surprise.

Le PJD est arrivé au pouvoir en 2011 lors de la crise dite "des printemps arabe" qui au Maroc n'aura guère mobilisé les foules et à l'époque il a pu bénéficier de l'auréole qui entourait le PJD Turc dirigé par celui qui n'était encore que Premier Ministre, Recep Tayyip Erdogan. 

Abdelilah Benkirane alors Premier Ministre PJD de 2011 à 2017 l'avait pris comme modèle et avait ouvert aux entreprises turques le marché marocain (textile, distribution, artisanat...) avec des effets délétères sur ces secteurs d'activités.

Saad eddine el Othmani qui lui a succédé en 2017 jusqu'à hier, contrairement à son prédécesseur n'a pas vraiment marqué les esprits semblant ne gérer que les affaires courantes sans marge de manœuvre et maintenu à la tête du gouvernement grâce à une coalition de parti fragile.

El Othmani et le PJD ont fini leur mandat en avalant des couleuvres difficiles à digérer telles que la légalisation de la culture du cannabis et la libéralisation et la normalisation des échanges avec Israël qui ont été massivement approuvées par les marocains.

Les observateurs  concluaient fort justement à la perte d'influence du PJD ce que les urnes viennent de confirmer.

Mais l'ampleur de cette Bérézina électorale pour le PJD qui disparaît presque du paysage politique personne ne s'y attendait.

Les professionnels du tourisme semblent se réjouir de cette alternance. Depuis les diatribes contre ce secteur proférées par M. Benkirane au début de son mandat et le quasi désintérêt marqué par son successeur dont le summum est atteint depuis ce mois de juin avec l'arrêt de la seule mesure d'aide envers les employés du tourisme, les professionnels n'osaient espérer un tel changement.

Les attentes envers le prochain chef de gouvernement et des ministres dont il s'entourera sont énormes. 

La pandémie qui depuis 18 mois a mis à l'arrêt quasi total l'activité touristique et les entreprises du secteur qui commencent à sombrer nécessite des mesures d'urgence pour sauver l'outil et les talents qui contribuent fortement à l'économie du pays et à l'entrée des devises étrangères.

Pour le futur gouvernement le temps est compté car l'urgence est absolue !

mardi 3 août 2021

Maroc: Flambée de Covid 19 hors de contrôle

 

Maroc courbe Covid au 1/08/2021

A compté de ce mardi à 21 heures de nouvelles mesures de restrictions entrent en vigueur pour tenter d'enrayer la propagation des contaminations au Covid et d'éviter la saturation des hôpitaux.

Les mesures qui vont s'appliquer ce soir rappellent celles déjà prises il y a quelques mois.

Principales restrictions:

Marrakech, Casablanca et Agadir seront complètement fermées avec interdiction d'entrer ou de sortir. Cette interdiction ne s'applique pas aux personnes disposant d'un pass sanitaire ou en cas d'urgence médicale, de déplacements professionnels en présentant un document validé par les autorités.

Un couvre-feu national s'imposera à tous (sauf urgence médicale) de 21 heures à 5 heures du matin.

Les cafés et restaurants devront fermer à 21 heures et ne pourront en journée dépasser une jauge fixée à 50% de leur capacité.

Les cérémonies, les mariages et les rassemblements publics ou privés sont interdits.

Ces mesures sont justifiées car il est évident que l'épidémie n'est plus sous contrôle. Cette nouvelle vague dépasse largement la précédente (voir le tableau). Tous les records sont battus.

La semaine dernière le nombre de nouvelles contaminations s'est élevé à 50 445 alors que le maximum atteint lors de la précédente vague était de 36 396 en novembre 2020.

Tous les épidémiologistes le disent le Maroc n'a pas encore atteint le pic de cette vague, la courbe devrait continuer à croître au moins jusque mi-août. 

Au niveau des décès on constate que proportionnellement, leur nombre bien qu'élevé est en retrait par rapport aux contaminations cela peut être corrélé à la campagne de vaccination menée tambour battant avec environ 30% de la population complètement vaccinée (ce qui fait du Maroc le pays le plus vacciné du continent Africain). 

Il n'empêche que l'immunité collective est loin d'être atteinte.

La perspective d'une sortie de crise rapide s'éloigne.

A commencer par celle espérée par les opérateurs touristiques notamment ceux implantés dans les villes côtières qui comptaient sur le tourisme local pour survivre.

Les restrictions de ce jour douchent tous les espoirs du secteur pour ce mois d'août balnéaire et plongent tous les autres déjà agonisant dans une dépression sans limite.

Ce qui met en rogne les acteurs du tourisme c'est de constater que l'expérience passée n'a pas servi de leçon aux décideurs. En effet la précédente vague à débuté l'an dernier peu après la célébration de l'Aïd el Kebir en juillet 2020. 

Le relâchement initié cette année avec une ouverture du territoire aux Marocains de l'Etranger et à quelques touristes, l'absence de réaction face à l'abandon  des gestes barrières par la population et l'absence de mesures restrictives lors de  l'Aïd 2021 pour sauver les 13 milliards de dirhams que rapportent aux éleveurs la vente des moutons en cette période ne pouvaient que provoquer cette aggravation de la situation.

Cruel dilemme que celui de devoir choisir entre deux maux: la santé économique d'un secteur au détriment de la santé de la population et de la faillite d'autres secteurs économiques.

Pour le tourisme comme nous le craignions l'année 2021 sera malheureusement encore une année blanche qui sans nouvelles aides devrait provoquer des licenciements et des faillites qui feront courir au pays un risque social majeur.

Les restrictions mises en place même si elles interviennent un peu tard et n'auront qu'un effet limité pour contrer la vague épidémique actuelle sont légitimes et seront certainement renforcées dans un proche avenir mais tout le monde le comprend elles ne sont pas de nature à susciter l'envie de venir au Maroc pour passer des vacances sereines !



vendredi 16 juillet 2021

Maroc: Covid 19 un tsunami que rien n'arrête

 

Au 16 juillet 2021

Le graphique dit tout. Le Maroc connaît une croissance des cas de contaminations que rien ne semble pouvoir stopper, ni les suppliques du Ministre de la Santé, ni les consignes de fermeté transmises aux autorités locales, ni la campagne de vaccination dont l'intensité est liée aux livraisons des doses de vaccins.

Il y a tout juste un mois les nouveaux cas étaient en moyenne de moins de 400 par jour, cette semaine nous atteignons plus de 2000 cas jour.

Ce n'est que le début d'un tsunami qui sera malheureusement plus important que lors de la première vague qui a débuté en août 2020.

Dans un article précédent nous avions déjà alerté sur les risques que l'arrivée massive des MRE pouvait provoquer.

Depuis la seule mesure annoncée par le gouvernement est l'interdiction de la prière de l'Aïd el Adha. 

Ce n'est pas sérieux.

Il suffit de se promener dans les souks de vente de moutons en ce moment, dans les rues des villes, la nuit après le couvre-feu pour constater qu'aucune des mesures "imposées" ne sont respectées par la population. 

Même la mesure de mise en quarantaine a été totalement édulcorée pour les marocains de l'étranger qui n'ont plus qu'une obligation de confinement à "domicile", c'est à dire dans leur famille d'accueil où ils vont pouvoir contaminer allègrement tous les membres de la famille.

A vouloir à tout prix leur dérouler le tapis rouge nous courons le risque de nous retrouver dès le mois d'août, après leur départ, avec un champ de ruine sanitaire.

Le nombre de décès quotidien est lui aussi en augmentation constante ces derniers jours.

Le gouvernement doit d'urgence prendre des mesures à la hauteur du risque: 

- vaccination complète pour l'entrée sur le territoire

- interdiction de déplacement interville 

- port du masque obligatoire en tous lieux

- service des cafés et restaurants uniquement en extérieur

- confinement stricte pour la durée de la fête de l'Aïd el Adha

- sanction de tous les contrevenants

Si rien n'est fait dès maintenant le Maroc sera submergé et sera condamné à voir la reprise de l'économie et du tourisme repoussées encore et encore.

Nous serons vite fixés car la fête de l'Aïd c'est dans cinq jours.

dimanche 11 juillet 2021

Alerte Voyage au Maroc; nouvelles conditions d'entrées pour les français, espagnols et portugais

 

Le Maroc vient d'annoncer que la France, l'Espagne et le Portugal entrent dans la liste des pays à risque sanitaire renforcé.

A compté du mardi 13 juillet 2021 à 23h59 les voyageurs en provenance de ces pays seront soumis à des conditions d'entrée sur le territoire:

Les voyageurs complètement vaccinés doivent présenter un test PCR négatif de moins de 48h à l'embarquement.

Les voyageurs non vaccinés en plus du test PCR négatif de moins de 48h  devront s'engager à un confinement stricte de 10 jours à leurs frais dans un des hôtels prévus par les autorités marocaines et présenter la confirmation du paiement effectué auprès de l'hôtel.

Pour le retour Maroc / France, les marocains résidants au Maroc doivent obtenir une autorisation exceptionnelle de voyage auprès des autorités. 

Les Marocains qui résident à l'étranger (MRE) ainsi que les ressortissants des pays concernés sont libres de voyager à condition de remplir les règles en vigueur dans les pays de destination.

lundi 5 juillet 2021

MAROC: COVID 19 encore et toujours plus !

 

Centre PCR Hôpital Ghassani Fès / Riad Souafine 2021

Au Maroc depuis quatre semaines l'épidémie Covid 19 repart à la hausse et c'est alarmant.

Il y a un mois, les nouveaux cas hebdomadaires avaient atteint un minimum de 1000 cas et nous pensions tous que la fin de l'épidémie était proche.

Il n'en est rien hélas car depuis les chiffres hebdomadaires de nouvelles contaminations progressent sans discontinuer pour retrouver un niveau (4874 nouveaux cas) que nous n'avions pas connu depuis la dernière semaine de janvier (4868 nouveaux cas).

Cette évolution de l'épidémie est pour le moment la conséquence directe du relâchement des mesures de restrictions que nous vivons depuis la fin du mois de Ramadan.

La campagne de vaccination se poursuit mais les doses de vaccin arrivent au compte goutte et ne permettent pas d'atteindre rapidement une immunité collective.

Le nouveau variant "Delta" qui vient de faire son apparition sur le territoire (Casablaca et Kenitra) devrait rapidement contribuer à l'augmentation des contaminations à venir.

L'arrivée massive des Marocains Résidants à l'Etranger (MRE) facilitée cet été pour des raisons économiques et sociales évidentes devrait malheureusement faire exploser les contaminations.

Enfin dernière cause probable d'un tsunami en fin d'été est la célébration de la fête de l'Aïd el Kebir (20 juillet) qui sera l'occasion d'un gigantesque brassage des populations et qui comme l'année dernière sera le moteur de contaminations multiples.

Lors des décisions prises pour le retour des MRE, le variant "Delta" était peu répandu en Europe et l'on pouvait espérer passer l'été sans trop de risques malgré l'afflux de voyageurs.

Les conditions d'accès sont légères car en dehors des voyageurs totalement vaccinés qui n'ont rien d'autre à justifier, les autres sont soit accueillis avec un test PCR négatif, soit s'ils viennent de pays à risque avec en plus une obligation de quarantaine de 10 jours dans un hôtel à leur frais. 

Ces derniers montrent qu'ils peuvent arriver avec un test PCR négatif puis lors de la quarantaine et d'un test de contrôle qui lui s'avère positif au Covid.

Le test PCR négatif est une fausse sécurité car l'on peut se contaminer dans l'heure qui suit la réalisation du test, il sert juste interdire de voyage les cas positifs.

Que va faire le gouvernement ? 

Peut-il une fois encore fermer sans préavis toutes ses frontières en ayant sur son sol plus d'un million de MRE bloqués ? 

Va-t-il attendre le mois de septembre pour prendre des mesures draconiennes ? 

Va-t-il réserver l'accès au Maroc aux voyageurs vaccinés ? 

Personne n'est en mesure de répondre à ces questions mais beaucoup de gens pensent que nous allons vivre un automne bien difficile si rien n'est fait.






jeudi 1 juillet 2021

Fès: le Foundouk Bazaar nouvelle adresse

 


La crise due à l'épidémie Covid dont les répercussions sur l'activité touristique sont dramatiques et sans espoir d'amélioration avant l'automne prochain, a vu éclore au milieu de l'hécatombe une nouvelle adresse de restauration.

Alors qu'un grand nombre de restaurant a baissé le rideau dont beaucoup qui ne le relèveront pas, un couple de français déjà présents à Fès a conçu et ouvert un lieu de restauration dans Talaa Kbira (l'une des deux grandes artères de la médina).

Foundouk Bazaar / Riad Souafine 2021

Passée la porte, la sensation de pénétrer dans un lieu atypique vous saisi et immédiatement ce lieu paraît harmonieux. Le décor est une réussite totale, ici pas de place au kitch marocain si répandu dans les pièges à touristes, juste quelques touches d'artisanat contemporain parmi des meubles venus d'ailleurs. 

Foundouk Bazaar / Riad Souafine 2021

La cuisine ouverte à la vue de tous, chose peu fréquente dans la médina rassure immédiatement sur la propreté du lieu.

Foundouk Bazaar / Riad Souafine 2021

La terrasse est le réel point fort de ce restaurant même si la vue n'a rien d'extraordinaire, elle est vaste, les tables sont bien espacées entre elles. La décoration fait penser à une guinguette populaire, avec des meubles de récupération très colorés.

Foundouk Bazaar / Riad Souafine 2021

La carte est dans l'esprit du lieu, un peu fusion tout en étant presque toujours orientale ou méditerranéenne.

Nous n'avons pu découvrir le plat fétiche du lieu, les côtelettes d'agneau marinées et grillées épuisées lors de notre passage. N'ayant pas envie de tagliatelles et les autres plats proposés ne nous inspirant pas nous avons opté pour un assortiment de tapas style mezze dont nous avons surtout apprécié le houmous parfaitement maîtrisé.

Foundouk Bazaar / Riad Souafine 2021

A l'unanimité nous avons adoré le fondant au chocolat excellent avec toutefois une petite déception quant à la taille microscopique de la "bille" de glace à la vanille qui l'accompagnait.


Foundouk Bazaar / Riad Souafine 2021

Les tarifs ne sont pas bon marché mais les petits budgets trouveront de quoi se sustenter sans se ruiner, le cadre et l'atmosphère permettant de passer un moment agréable.







lundi 14 juin 2021

Flash spécial: liaisons aériennes ouvertes

 

Selon la presse marocaine, dès demain 15 juin 2021 toutes les compagnies aériennes reprendront leurs liaisons de et vers le Maroc.

Si l'on se réfère au site flight radar il y a bien des vols programmés pour les prochains jours. 

Une recherche rapide de prix de billets sur Ryanair ou Air Arabia permet de trouver des tarifs  de 100€ / 140€ pour un aller simple dans le sens France / Maroc ce qui en période estivale est abordable.

Par contre inutile de chercher ce type de tarif sur la compagnie nationale, la RAM affichant plus de 800€ pour un aller simple direct de Paris à Fès début juillet.

Les conditions d'accès au Maroc sont à vérifier en fonction des pays de départ.

Les passagers européens totalement vaccinés sont privilégiés puisqu'ils n'ont pas besoin de réaliser un test PCR avant le départ et qu'ils ne seront pas soumis à une quarantaine (10 jours) hôtelière en arrivant au Maroc.

Dans tous les cas il est prudent de se renseigner quelques jours avant son départ car cette épidémie nous a prouvé que rien n'était certain à 100% !

samedi 12 juin 2021

Indiana Jones s'aventure à Fès: le scenario imaginaire

 

Crédit Rebillard


La nouvelle à fusé dans toute la médina: "Indiana Jones" débarque cet été à Fès et dans sa région.

En effet l'Opus n° 5 de la célèbre saga qui est en cours de réalisation par James Mangold avec  en tête d'affiche l'acteur fétiche depuis le premier film, Harrison Ford, 78 ans, sera en partie tourné dans la médina et dans la région de Fès au cours de cet été.

Ce film sera le premier de la série estampillé "Disney" puisque la compagnie a racheté la société "Lucas Film" de Georges Lucas qui avait créé avec Steven Spielberg le personnage d'Indiana Jones. 

BAB BOUJLOUD / RIAD SOUAFINE

A ce jour personne ne connaît les détails du synopsis jalousement gardé secret mais rien ne nous empêche d'en imaginer quelques scènes:

Une course poursuite nocturne dans les 9000 ruelles de la médina où Indiana Jones se perd malgré son GPS google earth.

Une incursion dans la bibliothèque historique de la mosquée Karaouyine qui nous permettra de voir qu'Harrison Ford peut déchiffrer sans verres progressifs et de droite à gauche les manuscrits millénaires que ce haut lieu de la culture recèle en ses murs.

Cette lecture le mènera au pied de la célèbre horloge hydraulique (clepsydre) de la Bouinania malheureusement en l'absence des aiguilles, Harrison devra se hisser sur les toits du mausolée Moulay Idriss pour apercevoir le soleil et savoir l'heure. 

C'est alors que ses poursuivants (Indiana est souvent poursuivi) babouches aux pieds, turbans noirs sur la tête et sarouels cachés par des burnous, noirs aussi, le dénichent sur le toit de tuiles vertes et provoquent sa fuite.

Pour échapper à ces dangereux arabes déchaînés et pour mieux se dissimuler il plongera aussitôt dans les cuves colorées des tanneries Chouara pour ensuite se faufiler jusqu'au jardin Jnane Sbile où dans ce havre de paix végétal il pourra souffler un peu auprès de sa promise terrorisée.

Collection "fantasia" / Riad Souafine

Sans transition nous retrouverons certainement Indiana et son équipe montés sur de fiers pur-sang arabes en pleine bataille dans le Moyen Atlas faisant face à une horde diabolique de singe Magots affamés qui sans nul doute feront aussi les poches des cameramen.

Pour cette scène nous espérons que Disney réintroduira le "roi" lion de l'Atlas disparu depuis longtemps.

Il n'y a pas d'Indiana Jones sans vertige ce qui nous permet de parier sur une descente en rappel (lasso) le long des parois du gouffre du Friouato, 271 mètres de profondeur et 3500 mètres de galeries souterraines, de quoi faire durer le suspense et relancer le scénario.

Il nous faudra attendra le mois de juillet 2022 pour vérifier si nos supputations collent au produit final.

Ce qui est certain en revanche c'est que grâce à Disney l'image de Fès et de sa région s'en trouvera magnifiée et ce film devrait chez les spectateurs susciter l'envie de découvrir notre trésor médiéval et les richesses des paysages alentour.




dimanche 6 juin 2021

Le Maroc annonce des vols spéciaux

 

Jacarandas en fleurs / Riad Souafine 2021


Le Ministère des Affaires Etrangères Marocain vient d'annoncer par un communiqué qu'à partir du 15 juin 2021 des vols bénéficiant d'autorisations exceptionnelles pourront assurer des liaisons de et vers le Maroc pour notamment les Marocains Résidents à l'Etranger et les touristes.

Les pays sont classés selon leur niveau de risque en "A" possibilité de voyage ou "B" voyages soumis à restrictions.

L'Europe est classée "A" ce qui veut dire que les voyageurs de cette zone,  titulaires d'un certificat de vaccination ou pouvant présenter un test PCR négatif de moins de 48H, pourront entrer  sur le territoire et se déplacer sans contrainte.

Le classement des pays sera revu régulièrement.

Il sera donc possible de se rendre au Maroc dès le 15 juin mais dans un premier temps, le ciel marocain restant fermé aux vols commerciaux classiques, il sera certainement fort couteux d'acheter un billet car il y aura peu de compagnies aériennes autorisées, peu de villes desservies dans chaque pays et que les réservations seront prises d'assaut par les Marocains du Monde désireux de venir voir la famille ou de passer la fête de l'Aïd El Kebir au Maroc.

La situation épidémique au Maroc est sous contrôle, la campagne de vaccination reste soutenue avec près de 6 millions de personnes totalement vaccinées.

D'ailleurs dès demain lundi, les gens vaccinés pourront télécharger un certificat de vaccination qui leur donnera enfin toute liberté de déplacement dans le pays contrairement aux non-vaccinés qui devront toujours obtenir une attestation de déplacement pour se rendre d'une ville à une autre.

Il faut espérer que d'ici au mois de juillet le Maroc décide enfin l'ouverture totale de ses frontières ce qui devrait être possible dès lors que les campagnes de vaccinations des différents pays européens seront bien avancées.

samedi 8 mai 2021

Maroc: Covid 19 et tourisme, l'agonie

 

Riad Souafine 2021

Le gouvernement marocain vient de prolonger l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 10 juin 2021.

C'est devenu une rengaine puisque tous les mois l'annonce est la même et l'horizon de la reprise s'éloigne toujours un peu plus.

Pour les marocains cela ne change pas grand chose à leur quotidien puisque la plupart des mesures de restrictions ne sont pas respectées. Certes le couvre-feu est officiellement imposé mais les barrages établis sur les axes principaux sont facilement contournés, en Médina faute de contrôle les ruelles sont bien fréquentées jusque tard dans la nuit. quant aux gestes barrières il est clair qu'ils ont disparu depuis longtemps.

Etat d'urgence sanitaire, dans quel but ?

Si l'on en croit les chiffres officiels de la situation épidémique au Maroc le pays est dans une position enviable.

Le nombre de contamination hebdomadaire est tombé à 2000 cas (comparaison absurde: en France il y a 1040 cas à l'heure).

Il est vrai que le Maroc teste peu car les tests étant payants (60€) la population ne se précipite pas pour les faire.

Le nombre de décès d'environ 40 par semaine et moins de 20 personnes en réanimation invasive sont des données plus intéressantes et qui montrent bien que les marocains jouissent d'une forme de résistance atypique face à ce virus.

La vaccination qui au début a été un franc succès marque le pas faute de vaccins en quantité. Le Maroc ne reçoit plus le vaccin d'Astra Zeneca depuis que l'Inde a cessé de l'exporter et le seul vaccin qui arrive au compte goutte est celui de Sinopharm dont malheureusement on constate la faible efficacité dans les pays où il est massivement utilisé.

Au 8 mai ce sont 5 473 809 personnes qui ont reçu une première dose et 4 390 752 qui ont eu les deux doses.

Nous sommes donc loin d'une immunité collective acquise grâce à la vaccination.

L'état d'urgence sanitaire on le constate n'est que de peu d'effet sur la propagation locale de l'épidémie puisque celle-ci est plus que minimale par contre il entraîne de facto la prolongation de l'interdiction des vols commerciaux de et vers 57 pays dont la quasi totalité des pays européens, encore jusqu'au 10 juin en attendant la prochaine prolongation.

Alors que de plus en plus de pays d'Europe du Sud dont le tourisme tient une place importante dans leur économie prennent des mesures pour faciliter le redémarrage de l'activité avec notamment le passeport sanitaire qui devrait être opérationnel en juin. 

L'Espagne, l'Italie, la Grèce et d'autres encore se mobilisent pour sauver cette industrie et les milliers d'emplois qu'elle représente.

Au Maroc rien de sérieux n'est envisagé pour permettre aux touristes étrangers vaccinés de retrouver le chemin de notre destination pourtant considérée comme l'une des plus sûre.

Depuis 14 mois les professionnels du tourisme sont sans activité et donc sans ressources. Les loueurs de voitures vendent leur parc automobile avant que les banques ne procèdent aux saisies, les premières faillites d'hôtels sont annoncées, les grands groupes internationaux réduisent la voilure (Accor, Club Med) et l'immense majorité des entreprises envisagent de licencier massivement si cesse l'indemnité versée aux employés, par la CNSS.

Sans aides directes aux entreprises ce sera tout un secteur d'activité qui va s'effondrer. Bien sûr dans 6 mois ou un an les touristes reviendront peu à peu mais ils ne trouveront plus la même qualité de service aux mêmes prix qu'avant la crise. 

Il n'y a qu'à voir ce qui se passe aux USA avec les loueurs de voitures dont les tarifs ont explosés  car ayant réduit leur parc la demande aujourd'hui est supérieure à l'offre.

Si au Maroc les hôteliers, les Riads et Maisons d'Hôtes baissent le rideau ce sera le même phénomène.

La remise à niveau d'un établissement fermé depuis plus d'un an nécessitera un investissement qu'il ne pourra financer.

Rien n'est prévu pour faciliter la reprise du secteur touristique comme si celui-ci n'intéressait personne.

Le seul mantra que le ministère du tourisme murmure pour sauver l'activité est celui du "tourisme interne".

Comme si les marocains dans leur majorité avaient les moyens de prendre des vacances et de payer leurs séjours hôteliers ! 

Au mieux pour les plus aisés, ils iront peut-être cet été passer quelques jours dans les stations balnéaires.

Et encore avec l'état d'urgence sanitaire les déplacements inter région sont limités.

Les professionnels du tourisme demandent un minimum de visibilité, un minimum d'aides financières... Ils n'ont rien de tout cela.

Leur agonie est lente et dans la perfusion il n'y a que du thé à la menthe ... sans sucre !

Riad Souafine 2021


Heureusement tout n'est pas triste au Royaume du Maroc, la nature, les paysages, les médinas sont préservés de la sinistrose ambiante et nous émerveillent toujours autant.

Fleur de gardénia / Riad Souafine 2021


mardi 30 mars 2021

Le Maroc se protège toujours plus

 

Aéroport Fès Saiss / Riad Souafine 2021

 A compter de ce mardi 23 h le Maroc interdit les vols de et vers la France et l'Espagne.

La RAM et Air Arabia ont prévu d'augmenter leurs fréquences de vol dans les deux sens pour ces destinations afin de permettre à un maximum de personnes de rentrer avant le blocage total.

Les tests PCR normalement obligatoires pour prendre l'avion ne seront pas exigés aujourd'hui et ils seront réalisés dans les aéroports d'arrivée.

Depuis un mois le Maroc a fermé la plupart de ses liaisons avec plus de 37 pays ciblés.

La quasi totalité des pays européens étaient sous ce régime exceptés la France et l'Espagne pourtant parmi les plus touchés par l'épidémie ce qui surprenait tout le monde.

Ces mesures prises dans le cadre de la lutte contre le Covid visent à protéger le Maroc de la diffusion incontrôlée des nouveaux variants du virus dont le britannique qui a malheureusement déjà commencé à se répandre sur le territoire comme à Dakhla où un cluster de 40 contaminations à ce variant a été détecté hier entraînant la fermeture totale de la ville pendant trois jours.

L'approche des vacances de Pâques en France et en Espagne où résident de nombreux marocains ainsi que le Ramadan qui débutera ce 12 avril ont certainement justifié ces mesures de re-fermetures du ciel marocain afin d'éviter l'arrivée des MRE.

Sage précaution en cette période à haut risque. 

Le niveau des nouvelles contaminations au Maroc qui n'a cessé de baisser depuis février est reparti légèrement à la hausse ces deux dernières semaines passant de 6000 cas par semaine fin janvier à 2500 début mars et près de 3000 la semaine dernière.

Le nombre de décès s'est lui aussi effondré passant de 125 par semaine fin janvier à 31 la semaine dernière.

La campagne de vaccination bien que ralentie par manque de doses disponibles porte ses fruits notamment sur la population âgée.

Rien n'est gagné à ce stade et tout peut se mettre à flamber si les mesures de préventions se relâchent trop vite.

Le mois de Ramadan représente un risque majeur car il est habituellement vécu comme un mois de partages, de rencontres familiales, de vie sociale renforcée et donc de propagation du virus.

A ce jour aucune mesure spécifique n'est annoncée par le gouvernement. 

 

vendredi 26 février 2021

Maroc: Vaccination Covid exemplaire grâce au 1717

 

 

Médina de Fès / Riad Souafine février 2021

A Fès, comme dans tout le Royaume, la campagne de vaccination de la population bat son plein et atteint même des records.

A ce jour plus de 3 millions de marocains et de résidents étrangers ont reçu au moins leur première dose du vaccin Covidshield d'Astra Zeneca. La seconde injection est automatiquement programmée 28 jours après la dose initiale.

Avec plus de 10% de la population marocaine âgée de plus de 18 ans vaccinée le Maroc se place en tête des pays du continent Africain dans la lutte contre cette épidémie.

Alors que nos voisins européens rencontrent des difficultés multiformes pour mener à bien leurs campagnes de vaccination, entre les livraisons de vaccins erratiques, les tâtonnements sur les qui et comment vacciner et les avis souvent contradictoires des médecins qui se succèdent sur les chaînes télé d'infos, le Maroc a fait le choix de la simplicité, de la modestie et de l'efficacité !

Ici pas besoin d'applications sophistiquées, de Stop Covid ou de Doctolib sans réponse pour obtenir un rendez-vous.

Les marocains concernés ont juste à envoyer par SMS (même pas par un smartphone) leur numéro de Carte Nationale ou de Résident au 1717 et ils reçoivent aussitôt un SMS de confirmation avec une date de rendez-vous au centre de vaccination le plus proche de chez eux !

Plus simple on ne sait pas faire !

Tous les marocains sont inscrits sur une liste globale de vaccination avec leur numéro de CIN et sont rattachés à un lieu défini, qui peut-être un dispensaire, un gymnase ou n'importe quel espace, réaménagé en centre dédié à la vaccination.

Centre de soin Blida / Riad Souafine 2021

Après la première dose injectée, il suffit de faire à nouveau le 1717 et la date du second rendez-vous est immédiatement communiquée.

Le système est si bien rodé qu'il permettra très rapidement de vacciner 500 000 personnes par jour, l'objectif étant d'avoir achevé la campagne avant le mois de Ramadan qui doit commencer vers le 12 avril prochain.

Après avoir débuté par les personnes âgées, les professionnels essentiels, c'est au tour des personnes de 60 à 65 ans d'être concernées.

L'adhésion de la population à cette campagne de vaccination est remarquable. 

La diffusion des images de Sa Majesté le Roi Mohamed VI se faisant inoculer le vaccin en son Palais de Fès a largement contribué à favoriser l'engagement populaire pour cette démarche citoyenne qui permettra à tous de retrouver bientôt une vie normale.

Il est vrai aussi qu'au Maroc il y a peu de gens, réfractaires par principe ou adeptes des théories complotistes, qui préfèrent laisser la vaccination aux autres pour être eux mêmes protégés.

Sauf qu'ils seront peut-être obligés de se faire vacciner si les passeports sanitaires s'imposent.

Déjà le Maroc opte pour cette démarche car si la vaccination n'est pas obligatoire elle sera nécessaire pour demain pouvoir se déplacer d'une région à l'autre du pays.

Lors de l'injection de la deuxième dose il est attribué un QR code vaccinal qui servira de "laisser-passer" aux personnes vaccinées.

Des pays tels que la Grèce ou Israël ont déjà acté le principe du passeport sanitaire et des compagnies aériennes se préparent à emboiter le pas. L'Europe ne tardera pas à le mettre en place dès qu'elle aura pu vacciner massivement.

En attendant ces jours meilleurs que nous espérons tous et pour se donner tous les moyens d'y parvenir, le Maroc a pris au fil des mois des mesures draconiennes, la dernière étant la fermeture totale des frontières avec des pays européens. 

L'enjeu pour le Maroc est d'éviter au maximum la diffusion des nouveaux variants alors que sur son territoire l'épidémie est en passe d'être surmontée avec une baisse fulgurante et durable des nouveaux cas de contamination et la vaccination en cours.

 

mardi 23 février 2021

Maroc: frontières fermées et situation COVID

 

 

AEROPORT FES SAISS / RIAD SOUAFINE 2021

Hier le Maroc a annoncé en milieu de journée l'arrêt de toutes les liaisons aériennes entre la Suisse et la Turquie, puis en fin de journée l'arrêt des vols reliant  les Pays-Bas et l'Allemagne dès minuit.

Ces nouvelles restrictions sont censées durer une quinzaine de jours.

Ces mesures vont "soulager" les rares compagnies aériennes qui maintenaient des liaisons avec le Royaume et dont les vols étaient quasi vides ces derniers temps.

Les frontières marocaines sont fermées depuis des mois, les entrées sur le territoire doivent être justifiées (missions de travail, réservation d'hôtel etc...).

Est-ce pour préserver le pays qui depuis le mois de janvier voit l'épidémie régresser de façon spectaculaire ?

Est-ce dû à la découverte de 21 cas de contaminations au variant britannique ?

Certainement.

C'est aussi permettre à la campagne de vaccination de se poursuivre avant un rebond qui pourrait survenir si les flux d'arrivées en provenance d'Europe augmentaient.

Le Maroc se situe dans les 10 pays ayant vacciné le plus d'habitants et arrive en tête sur le continent africain.

Actuellement la situation épidémique paraît bien favorable avec seulement moins de 10 décès par jour et 32 patients intubés en réanimation.

Cela permet d'espérer une sortie de crise dans les semaines à venir mais à condition de limiter strictement les échanges avec les autres pays tant que ceux-ci n'auront pas massivement vacciné leurs populations.

A ce jour seul Israël est en passe d'y parvenir.