Sans Titre Jon Lane 2014 |
Depuis le 29 novembre le Maroc s'est totalement refermé en interdisant tous les vols commerciaux internationaux et en bloquant ses frontières terrestres et maritimes dans le but d'empêcher l'arrivée d'Omicron, le dernier variant Covid.
L'idée, fort naïve, d'un repli sur soi pour se protéger d'un virus relève d'une illusion comme on a pu le constater en Australie qui n'a jamais réussi à se préserver totalement alors qu'elle est une île continent.
Fermer (une nouvelle fois) ses frontières en annulant les vols commerciaux mais en laissant atterrir les jets privés comme si les VIPs étaient naturellement immunisés grâce au dollar prouve l'incohérence de cette décision.
Laisser la ministre du tourisme s'envoler pour Madrid avec un aéropage d'une cinquantaine de personnes et devoir rapatrier ce petit monde alors que les marocains bloqués en Europe devaient se précipiter à Lisbonne (Portugal) ou Istanbul (Turquie) pour espérer rentrer au pays a généré frustration et sentiment d'abandon.
Plonger le monde du tourisme marocain au bord du suicide en lâchant du bout des lèvres quelques mesurettes pour le museler.
Tout cela pour quel résultat ?
Alors que sur la semaine du 7 au 14 novembre on constatait 430 nouvelles contaminations ( chiffre le plus bas depuis le début de l'épidémie) et 30 décès, la semaine dernière du 20 au 26 décembre les nouveaux cas se montent à 3505 et "seulement" 19 décès.
Il est clair qu'Omicron circule activement sur le territoire mais que cela n'entraîne pas une saturation hospitalière (taux d'occupation des lits Covid: 2,2% au 27/12/21) et la mortalité liée ne suivent pas la courbe des contaminations.
Par contre les répercussions économiques sont bien réelles.
La médina de Fès agonise. Les artisans, les bazars, les guides, les Riads et les Maisons d'Hôtes n'ont plus de ressources et n'ont plus d'espoir.
Un jour, plus personne ne peut dire quand, la vie normale reviendra et le tourisme renaîtra de ses cendres comme le laissent à penser les sondages qui montrent l'envie et le désir de voyager de nouveau des gens privés de destinations qui font rêver. Le Maroc suscite toujours le même désir et reste une destination qui attire.
En attendant ce jour béni, les professionnels seront nombreux à avoir coulé, abandonné le navire ou sombré avec lui dans l'indifférence la plus totale.
Bab Boujloud / Riad Souafine 2021 |
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