lundi 17 juin 2013

FESTIVAL DE FES 2013: PATTI SMITH, NAS EL GHIWANE


Le Festival des Musiques sacrées 2013 s'est achevé le 15 juin, l'espace de  Batha est devenu marseillais le temps d'un après midi en accueillant le groupe Lo Cor de la Plana dont l'humour et la bonne humeur tout droit venus du Vieux Port, se sont communiqués au public enchanté de découvrir en occitan un répertoire fort peu sacré.



Le soir à Bab Makina c'était à l'américaine Patti Smith que revenait l'honneur de clôturer cette 19ème édition.


Mention spéciale pour le festival off de Fès qui chaque soir à 22h30 sur la place de Boujloud permettait à tous et gratuitement d'assister à des concerts de grande qualité dont certains comme celui donné par le célèbre ensemble Nas El Ghiwane à déchainé la jeunesse marocaine jusque tard dans la nuit, public galvanisé et festif qui s'est ensuite répandu dans les ruelles de la médina.



Crédits photos Thierry Poullet


Les festivaliers rencontrés tout au long de cette semaine de conférences, concerts et animations sont unanimes: découvertes, échanges riches et variés, de beaux spectacles, de grandes émotions avec en tête la soirée Paco de Lucia qui restera dans les anales du Festival de Fès.

Unanimité aussi quant aux critiques: organisation confuse et souvent défaillante, tarifs très élevé des billets surtout ceux pour les soirées de Bab Makina, le coût des concerts des nuits de la médina et l'impossibilité d'assister à plus d'un concert dans de bonnes conditions, la masse d'invitations gratuites revendues à bas prix avant les soirées qui fait regretter d'avoir acheté son billet au plein tarif....

Nous ne doutons pas que les organisateurs du festival sauront prendre les mesures nécessaires pour la prochaine édition dont nous attendons avec impatience de connaître les dates et le programme.

Merci à eux d'offrir chaque année à Fès une semaine culturelle et festive.

Un grand merci aussi à notre ami photographe, Thierry Poullet, qui a cette année participé à notre blog et qui depuis plus de 10 ans en amoureux de la médina de Fès capture son évolution, ses révolutions et sa millénaire fascination.

jeudi 13 juin 2013

FESTIVAL FES: NUIT DE LA MEDINA 12 JUIN


En cette troisième et dernière nuit de la médina et comme chaque soir le choix du spectacle auquel assister était cruel.

Mais le fado de Lisbonne l'emportait surtout exprimé par Ana Moura cette jeune chanteuse portugaise qui a su prendre la relève de l'exceptionnelle Amalia Rodriguez.


En ces temps de crises, d'instabilités et de guerres, de drames sociaux et de peurs irrationnelles, le fado qui crie et pleure la nostalgie d'un passé qui n'est plus, l'espoir ténu d'un avenir rêvé et qui fût le chant du peuple portugais aux pires moments de son histoire avait ce soir là à Batha une saveur particulière.

Ana Moura, belle et longiligne jeune femme, toute en sensualité mais au caractère bien trempé a définitivement conquit son public.



Crédits photos Thierry Poullet

Le rideau est donc tombé sur les nuits de la médina, du Festival de Fès 2013.

Cette année encore la sélection artistique fut de qualité tant en variété musicale qu'en interprètes.
Malheureusement le principe même des ces nuits ainsi que leur organisation nécessite une adaptation pour les prochaines éditions au risque de porter atteinte à l'enthousiasme sincère et fidèle du public.
Le concept de concerts plus intimes dans des lieux historiques de la médina participe au succès de ces soirées mais outre le prix bien élevé pour ceux qui n'assistent qu'à un seul concert, le fait que les spectacles soient programmés aux même heures dans des lieux différents et éloignés entraîne le départ précipité de certains spectateurs avant les fins de concerts et qui  perturbent sans scrupules les autres festivaliers.

Il y a en effet des stakhanovistes du Festival qui veulent "tout" faire des conférences du matin à 9 heures aux derniers concerts gratuits de la nuit? Consuméristes jusqu'au bout ces gens là vivent le festival comme une épreuve de marathon consumériste au terme de laquelle ils se retrouvent épuisés et ... frustrés.

Autre remarque quant à l'organisation, l'arrivée de la technique (flash code) loin de fluidifier les queues ne fait que les aggraver car un lecteur optique mal utilisé est bien plus lent que l’œil humain pour vérifier les billets !

mercredi 12 juin 2013

FES FESTIVAL: NUIT DE LA MEDINA 11 JUIN



Le musée Batha pour cette deuxième nuit de la Medina, accueillait le groupe El Gusto.
La casbah d'Alger au cœur de la médina de Fès célébrant le chaâbi algérois cela ne pouvait qu'émouvoir le public étranger ou marocain.

La musique arabo andalouse et la musique judéo-arabe constituent l'essence même du chaâbi.


Une vingtaine de musicien juifs et arabes, réunis 50 ans après les évènements qui ont marqué les deux rives de la méditerranée, nous ont prouvé hier soir qu'à travers la musique une fois encore les âmes s'apaisent et s'enflamment  sans fureur.



Dans le public certains étrangers natifs de l'Algérie d'avant ont versé quelques larmes d'amour et de nostalgie de même que nombre de marocains dans l'assistance ont ressenti plus fortement encore la fermeture des frontières entre les deux pays.

Crédits photos Thierry Poullet

mardi 11 juin 2013

FESTIVAL DE FES: Nuits de la Medina 10 juin 2013



Les nuits de la médina ont débuté ce 10 juin et ce pour 3 soirées, dans 3 lieux différents disséminés au sein de la médina, avec 2 concerts par lieu et par soir.....

Comme les concerts de l'après-midi à Batha, ceux des nuits de la médina sont l'occasion de découvrir réellement d'autres cultures, rites et musiques. Lieu intime et chargé d'histoire chaque site apporte un peu de sa magie à la soirée.

Quelques réserves toutefois, le prix de 300dh (28€) pour l'ensemble des concerts de la soirée semble très abordable mais en pratique il est impossible d'assister à plus de 2 concerts et encore le second souvent dans de mauvaises conditions puisque l'on arrive bon dernier sur le second lieu donc mal placé voire refoulé car déjà complet. Ces lieux de par leur capacité restreinte et leur succès sont presque toujours en over-booking et le confort des spectateurs s'en ressent.

Mais pour ceux qui arrivent tôt et sélectionne un spectacle l'expérience est intéressante.


A Batha nous avons pu vivre une très belle soirée. Le thème, au cours du Nil Soufi, une cérémonie dans un village de Haute-Egypte.


Du rythme, des chants, des rires (pour ceux qui comprennent l'arabe) et des couleurs .....

Crédits photos Thierry Poullet

lundi 10 juin 2013

FES FESTIVAL: 9 juin






Belle et grande journée que ce 9 juin. De Batha à Bab Makina, de la Mauritanie à l'Andalousie, des griots au maître du flamenco nous étions conviés à vivre sur des registres différents des expériences mystico-sensuelles qui resteront gravés dans les mémoires et les cœurs des festivaliers.

L'après midi au musée Batha, première journée bien ensoleillée depuis le début du festival de Fès, c'est la grande chanteuse mauritanienne Coumbane Ely Warakane qui nous lançait de sa voix cristalline et puissante ses poésies du désert....


Le musée Batha, est un lieu magnifique qu'il faut absolument visiter lors d'un séjour à Fès, pas tant pour les objets présentés mais pour son architecture et son jardin.

La période du festival, début juin coïncide avec l'explosion florale des jacarandas qui peuplent la ville de Fès, le long des avenues ou dans les parcs. Le jardin de Batha en offre un beau spécimen. Autre rareté cette très vieille myrte couvert de fleurs au parfum subtile et envoutant.



Le soir changement de décor: Bab Makina, l’Andalousie, le flamenco et Paco de Lucia.



Cette fois la foule était au rendez-vous, les espagnols en tête, pour assister à cette fête sensuelle, violente et poétique magnifiquement orchestrée par Paco de Lucia et sa troupe, festival de guitare, de chants aux voix éraillées venant du fond de l'âme. Mention particulière pour Farruco le beau danseur longiligne qui a provoqué à chacune de ses prestations des clameurs inhabituelles en ce lieu. Il donnait l'impression de survoler l'estrade et son jeu de jambe quasi inhumain laissait l'assistance le souffle coupé.
Du grand flamenco !




Crédit photos Thierry Poullet / BP S4

dimanche 9 juin 2013

FESTIVAL FES: BAB MAKINA 8 JUIN


La Porte d'Or à Bab Makina, encore une création pour cette édition 2013.
De Constantinople à Istanbul .... chants muezzins et chœur orthodoxe ont donnés à cette soirée son caractère sacré.
Malgré le froid et le vent, le public a été fasciné, transporté dans un crescendo  incroyable d'émotions avec en point d'orgue les derviches tourneurs.











samedi 8 juin 2013

FESTIVAL DE FES 2013: Musée Batha 8 juin

La 19ème édition du Festival de Fès s'est ouverte hier à Bab Makina avec une création "mondiale":
"L'amour est ma religion, évocation poétique, chorégraphique et musicale de l'Andalousie".

C'est sous un ciel indécis et avec une fraicheur automnale que ce déroula cette première soirée de festival.

19ème édition et pas d'amélioration quant à l'organisation du Festival, nombre de cartes d'accréditations n'étaient  pas  disponibles. Une cinquantaine de journalistes et photographes venus du monde entier dont de grands média se sont ainsi retrouvés  dans l'impossibilité de rendre compte de l'évènement.

Après ces difficultés de démarrage, le Festival a vraiment retrouvé la tradition et son public ainsi que des températures plus clémentes et presque de saison.

Premier des concerts de Batha qui sont chaque année plébiscités par les amateurs de découvertes musicales, celui d'aujourd'hui est une création polyphonique de Sardaigne et de Mongolie.

Crédit photo T. Poullet

Sous l'ombre séculaire du vieux chêne liège la  rencontre des voix des steppes et du désert de Gobi avec celles des montagnes sardes a prouvé encore que les barrières linguistiques ou géographiques sont artificielles et que le son, la voix transmettent un même message entendu par tous....


Crédit photo T. Poullet

A la fin du concert ne manquez pas de visiter l'exposition de peinture accrochée dans l'un des passage latéraux. A l'honneur un peintre de Fès que nous apprécions depuis longtemps, Med Krich. L'un maître de l'harmonie des couleurs. Son travail s'inspire le plus souvent de scènes de la vie quotidienne marocaine inscrites dans la mémoire collective du pays.

Crédit photo T. Poullet


Med Krich. Détail



mercredi 5 juin 2013

Moyen Atlas, Maroc. La ferme de Souafine



Nichée dans le moyen atlas, entre Ribat El Kheir et le mont Bouiblane, la Ferme de Souafine est typique de l'habitat de cette région isolée.



A 100kms de Fès, l'évasion est totale. Dans ce coin perdu du Maroc, relié au monde par une piste aménagée récemment la vie semble "hors norme". Maison de pisé aux murs épais comme ceux d'une forteresse construite il y a des décennies par ceux qui maîtrisaient encore la connaissance des éléments naturels, vents dominants et pluies, et qui choisissaient en fonction l'orientation judicieuse de la bâtisse.


En ce mois de juin la nature s"en donne à cœur joie, perchée à près de 1500 mètres et sortant d'un hiver particulièrement enneigé, les arbres resplendissent et les verts de toutes intensités font du bien à nos yeux saturés par la minéralité de la médina de Fès.

L'eau des rus et sources ruisselle de partout ce qui présage d'une bonne qualité d'irrigation des cultures des  fermes du douar et profite aux fleurs d'altitude.




Le décalage entre la plaine de Fès Saiss et la Ferme de Souafine est évident. Ici les oliviers sont encore en pleine floraison alors qu'elle est terminée "en bas".


Ce petit paradis isolé des "circuits" ne souhaite qu'à le rester. Comment imaginer en effet des caravanes de 4X4 sillonnant les pentes verdoyantes ou des hordes de touristes partant "faire" le moyen atlas et traversant les douars en shorts et torses nus....

Les habitants de ces lieux reculés sont d'une extrême gentillesse, leur hospitalité sincère est démesurée et leurs conditions de vie sont bien rudes mais c'est leur vie, leur montagne et ils y sont attachés.
L'électricité a été amenée mais personne ne s'est raccordé, tout au plus un panneau solaire qui délivre une faible lueur le soir prouve leur "modernité". L'eau courante est celle de la source où chaque maison est reliée.

Alors un dimanche à la campagne entre amis de Souafine est vécu comme un privilège.

Après un copieux pique-nique, une balade dans la montagne est idéale pour respirer à fond l'air pur des hauteurs. Le retour, soleil déclinant ne donne qu'une envie: passer la nuit sous les étoiles.....





La Ferme Souafine produit pour l'usage exclusif du Riad Souafine:
Fruits:
Olives, figues, grenades, amendes, raisins, noix
Légumes:
pomme de terre, oignons, fèves, courgettes, tomates, poivrons, aubergines et potirons



Un verger vient d'être planté pour "demain" ......