lundi 27 décembre 2021

Maroc: Tout ça pour ... rien !

 

Sans Titre Jon Lane 2014

Depuis le 29 novembre le Maroc s'est totalement refermé en interdisant tous les vols commerciaux internationaux et en bloquant ses frontières terrestres et maritimes dans le but d'empêcher l'arrivée d'Omicron, le dernier variant Covid.

L'idée, fort naïve, d'un repli sur soi pour se protéger d'un virus relève d'une illusion comme on a pu le constater en Australie qui n'a jamais réussi à se préserver totalement alors qu'elle est une île continent.

Fermer (une nouvelle fois) ses frontières en annulant les vols commerciaux mais en laissant atterrir les jets privés comme si les VIPs étaient naturellement immunisés grâce au dollar prouve l'incohérence de cette décision.

Laisser la ministre du tourisme s'envoler pour Madrid avec un aéropage d'une cinquantaine de personnes et devoir rapatrier ce petit monde alors que les marocains bloqués en Europe devaient se précipiter à Lisbonne (Portugal) ou Istanbul (Turquie) pour espérer rentrer au pays a généré frustration et sentiment d'abandon.

Plonger le monde du tourisme marocain au bord du suicide en lâchant du bout des lèvres quelques mesurettes pour le museler.

Tout cela pour quel résultat ? 

Alors que sur la semaine du 7 au 14 novembre on constatait 430 nouvelles contaminations ( chiffre le plus bas depuis le début de l'épidémie) et 30 décès, la semaine dernière du 20 au 26 décembre les nouveaux cas se montent à 3505 et "seulement" 19 décès.

Il est clair qu'Omicron circule activement sur le territoire mais que cela n'entraîne pas une saturation hospitalière (taux d'occupation des lits Covid: 2,2% au 27/12/21) et la mortalité liée ne suivent pas la courbe des contaminations.

Par contre les répercussions économiques sont bien réelles.

La médina de Fès agonise. Les artisans, les bazars, les guides, les Riads et les Maisons d'Hôtes n'ont plus de ressources et n'ont plus d'espoir.

Un jour, plus personne ne peut dire quand, la vie normale reviendra et le tourisme renaîtra de ses cendres comme le laissent à penser les sondages qui montrent l'envie et le désir de voyager de nouveau des gens privés de destinations qui font rêver. Le Maroc suscite toujours le même désir et reste une destination qui attire.

En attendant ce jour béni, les professionnels seront nombreux à avoir coulé, abandonné le navire ou sombré avec lui dans l'indifférence la plus totale.

Bab Boujloud / Riad Souafine 2021



jeudi 2 décembre 2021

Maroc: les compagnies aériennes réagissent et ferment la destination

 

Aéroport Fès Saiss  / Riad Souafine

Il fallait s'y attendre: les compagnies aériennes premières victimes des mesures prises sans concertation par le gouvernement marocain de fermer les liaisons aériennes de manière abrupte depuis quelques semaines (Russie, Allemagne, Pay-Bas puis France et maintenant le monde entier) avec des préavis de 24 heures, ont fini par faire réagir les plus grandes compagnies low-cost qui opéraient sur la destination Maroc.

Easy Jet a été la première  en octobre à annoncer suspendre ses vols jusqu'en février et hier Ryanair qui dans un mouvement d'humeur (justifié) a à son tour annoncé l'arrêt de tous ses vols vers le Maroc jusqu'au 1er février 2022.

Air Arabia n'a rien annoncé mais en pratique la plupart des liaisons France / Maroc ne sont ouvertes que vers la mi-janvier 2022.

Pour les étrangers encore bloqués au Maroc le coût des derniers vols de rapatriement a explosé car il ne faut pas espérer la moindre compassion de la part des compagnies aériennes comme la RAM ou Air France.

Quant aux marocains bloqués en Europe...... ils restent bloqués comme en mars 2020.

L'autre grand secteur victime de ces décisions plus inspirées par la panique que par la raison scientifique c'est le Tourisme qui déjà moribond après 20 mois de crise s'enfonce un peu plus.

Tous les acteurs interpellent le Premier Ministre, la ministre du tourisme, le gouvernement, prennent la plume pour porter à leur connaissance leurs doléances et leur appel au sauvetage immédiat du secteur sans beaucoup d'effet à ce jour.

Pourtant il y a une urgence vitale pour les employés, les propriétaires d'établissements, les transporteurs touristiques dont les véhicules sont saisis par les banques.

Ce sont des centaines de milliers de familles qui vivent directement ou indirectement du tourisme et le Maroc n'a pas les moyens d'ajouter une crise sociale, économique à la crise sanitaire.

Le silence, la paresse et l'indifférence de l'Etat face à ce drame social pose question.