mercredi 10 juin 2020

Maroc: Bilan Covid 19 au 10 juin 2020




L'état d'urgence sanitaire vient d'être prolongé jusqu'au 10 juillet 2020.
Des mesures d'allègement du confinement ont été annoncées.
A l'image de ce que la France a mis en place, le Maroc a sorti un pinceau et mis des couleurs, rouge, orange et vert, sur sa carte et il prévoit deux niveaux de "déconfinement".

Niveau 1: déconfinement "rapide et progressif", liberté de circulation dans les zones vertes, ouvertures de certains commerces (magasins, coiffeurs, cafés) à 50% de leur capacité d'accueil. activités de plein air autorisées et parcs et jardins ouverts au public.

Niveau 2: pas de déconfinement

Pour tous les territoires les rassemblements, les mariages sont interdits, les mosquées et hammams restent fermés.

Un point sur la situation sera effectué chaque semaine pour modifier (ou pas) les conditions de vie.

Au vu des chiffres de l'épidémie on ne peut qu'être surpris de la frilosité des dirigeants.

Au 10 juin à 18 h le Maroc totalise:
8508 cas confirmés dont 211 décès et 7565 cas de guérisons, soit seulement 732 malades pour 33 millions d'habitants.

Lors du début de l'épidémie au Covid les décisions radicales prises ont été judicieuses et ont permis d'en contrôler le développement au prix d'un effondrement de l'économie marocaine et d'un coût social énorme dont les répercussions sont tout juste atténuées par un effort de solidarité national sans précédent.

Mais le maintien du confinement dans les principales villes du pays et la limitation de la reprise des activités vont aggraver la situation économique. Les licenciements et les faillites qui s'en suivront ne présagent rien de bon pour l'automne.

La situation des ménages les plus modestes (majoritaires) n'a cessé de se dégrader et devient critique surtout que se profile les dépenses liées à la célébration de l'Aïd El Kebir (31 juillet).

Les transferts d'argent des Marocains résident à l'étranger, surtout en Europe, accusent une baisse significative  dues aux pertes de revenus à cause de l'épidémie. Cette manne de devises qui sert de soupape aux familles démunies se réduisant, c'est tout un fragile équilibre social qui risque de céder.



Quant au tourisme le secteur vit une crise sans précédent et beaucoup d'acteurs ne s'en relèveront pas. 
Le maintien de la fermeture des frontières aux touristes étrangers (sans qu'aucune date d'ouverture ne soit annoncée) est une mesure qui creuse encore plus profond le précipice dans lequel ont sombré les acteurs.

Après 3 mois de fermeture totale et peut-être 4 ou 5 si rien ne s'ouvre d'ici le mois d'août nous allons assister à une hécatombe chez les hébergeurs, les transporteurs touristiques, les agences de voyage, enfin sur toute la chaîne de l'accueil touristique.

Pour ne rien arranger il se murmure (avec effroi) que la "transhumance estivale" des M.R.E n'aurait pas lieu cette année.

A ce jour l'Espagne, pays de transit, n'a reçu aucune confirmation sur la possibilité ou pas d'organiser cette opération qui en temps normal débute au mois de juin.
Les réseaux sociaux grondent, entre tristesse, colère et incompréhension, les marocains du monde veulent des réponses.

La seule annonce récente concerne les rapatriements de certains marocains coincés en Europe depuis 3 mois qui devraient commencer .... dans peu de temps. 
Dans un premier jet ce serait l'Espagne qui ouvrirait le bal avec 300 personnes rapatriées par semaine  dont en priorité celles titulaires d'un visa de courte durée ou malades ou en situation précaire.... Avec une mise en quarantaine de 9 jours dans un hôtel à leur arrivée au Maroc.

A ce rythme nombreux seront les marocains a devoir demander une carte de séjour à leur pays d'accueil !

La majorité des pays européens ont déconfiné leurs populations et  l'on constate que l'épidémie reste maîtrisée, qu'il n'y a pas de rebond.  
Le port du masque, la distanciation physique et la capacité à faire des test sont les éléments essentiels permettant de rendre la liberté dont les citoyens ont été privés.


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