dimanche 22 mars 2020

Fès: Hystérie nocturne


Que s'est-il passé cette nuit à Fès, en ville nouvelle comme dans la médina ? 




Des centaines d'habitants pris d'une soudaine crise d'hystérie mystique se sont précipités vers une heure du matin dans les rues de la ville au mépris du risque de contagion collective et des préceptes du Coran qui condamne tout comportement pouvant mettre la santé du croyant en danger  ou sur les terrasses de la médina pour une prière collective désordonnée  !
Le même phénomène a été constaté dans la ville de Tanger.

Ce mouvement de foule dont on ne sait par qui et comment il a été initié montre que la peur panique submerge une partie de la population, la plus vulnérable et la moins cultivée.

Les mosquées étant fermées, les imams ne peuvent plus faire passer les messages et guider les croyants en cette période de crise, ce qui laisse le champs libre aux prédicateurs auto-désignés et aux faux guides spirituels.

Après ce qu'il s'est passé cette nuit on imagine que les autorités seront obligées de durcir radicalement la gestion de cette crise.

Un autre sujet d'inquiétude émerge. 

A la suite des mesures de fermetures des commerces et cafés, restaurants etc..., ce sont des milliers de travailleurs non déclarés qui se retrouvent sans ressources.

Déjà les réseaux sociaux  tentent de mobiliser les gens pour venir en aide aux familles démunies en organisant des paniers alimentaires de base, en ouvrant des comptes financés par les plus riches chez les épiciers de quartier qui connaissent bien les besoins des habitants. 

Intentions généreuses mais insuffisantes quand on connaît le poids de l'activité informelle au Maroc.

L'Etat doit en urgence mettre en place, comme il le fait pour les entreprises impactées par la crise actuelle, un système d'aide aux populations les plus fragiles sous forme de banque alimentaire par exemple.

Au vu de ce qu'il s'est passé la nuit dernière on peut sérieusement craindre des troubles sociaux qui viendraient ajouter une crise sociale à une crise sanitaire. 

La majorité des propriétaires de Riads et Maisons d'hôtes de Fès tentent, dans la mesure ou leur trésorerie le leur permet encore, de payer leur personnel en attendant les aides annoncées car ils sont conscients que chacun de leurs employés fait vivre une famille et qu'aucun ne dispose de la moindre épargne.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire