jeudi 10 août 2017

Maroc: hécatombe sur les routes


Transport collectif / Riad Souafine 2017
Selon la Direction des transports routiers l'année 2016 affiche un bien triste bilan au niveau des accidents de la route sur l'ensemble du territoire.
Avec 3593 tués (+0.79%), 8950 (-10.11%) personnes grièvement blessées pour un total de victimes de  81827 (+3.76%).

Rien que le semaine dernière le Maroc à recensé 29 morts et 1740 blessés !
Chaque jour la rubrique faits divers des journaux comptabilise froidement les dangereuses prouesses des conducteurs marocains.
En tête de ces héros de l'hécatombe routière viennent les chauffeurs de grands taxis et de cars qui du fait du nombre de personnes transportées affichent les bilans les plus élevés.

Pourtant le Maroc en apparence s'est donné les moyens de lutter contre ce fléau. Nouveau code de la route, sanctions plus lourdes en cas d'infraction, contrôle technique des véhicules auraient dû infléchir la courbe des accidents routiers.
Nous sommes bien obligés de constater que dans les faits il n'en est rien.
Pire une récente étude sur le comportement des conducteurs montre qu'ils sont  52% à ne pas respecter le panneau "Stop". Les feux rouges ne semblent pas avoir un meilleur impact sur l'obligation de s'arrêter.

Voici quelques comportements les plus répandus:
Au feu rouge ? Le dépasser et s'arrêter plus loin puis attendre que les véhicules de derrière klaxonnent.
Au carrefour pour tourner ? Prendre au plus court et créer un embouteillage.
Dans une côte, en plein virage, avec une ligne blanche continue ? Doubler en 3ème position sans visibilité.
Conduire une moto ? Oui, mais sans casque ou celui-ci posé sur le crâne sans l'attacher et si possible transporter femme et enfant, l'une derrière et le gamin devant.

La liste est longue et serait risible si elle ne tuait pas !

Le conducteur marocain ne supporte aucune contrainte et plus il est aux commandes d'un gros et coûteux véhicule moins il se sent concerné par les règles communes du code de la route.

La peur du gendarme ? C'est pour les pays civilisés. Ici les chauffards pensent pouvoir toujours s'arranger avec l'uniforme  et au pire pour les plus aisés ils ont les moyens de payer !

Comme souvent au Maroc, des responsables, en haut lieu, s'attaquent aux problèmes, dressent des bilans, lancent des audits ponctuels et ........ pondent des "solutions".
Mais à aucun moment il n'est fait d'analyse complète, en amont et en aval, des problèmes.

En amont: si l'on veut des conducteurs qui maîtrisent la conduite du véhicule et respectent le code de la route, il faudrait peut-être avoir des écoles de conduite dignes de ce nom avec de vrai moniteurs diplômés, des véhicules récents et en bon état de fonctionnement. Un examen du permis de conduire qui ne soit pas une mascarade du type parcours de kart pour enfants de 10 ans au quel échoue pourtant plus de la moitié des candidats.
Aménager les espaces urbains pour que piétons et automobilistes cohabitent sans risque mortel.
Dans les villes les trottoirs sont soit impraticables aux piétons (étroits, défoncés, pas à niveau, trous béants non sécurisés....) soit  envahis par les marchands ambulants ou occupés par les terrasses de café.
En aval: faire appliquer sans "arrangement" les sanctions (mission impossible ?) mettre des radars en ville et sur les routes (les nombreux appels d'offres passés par le ministère des transports se sont tous révélés infructueux), immobiliser les taxis qui se mettent en infraction (au début plus un seul ne circulerait)

Vous l'aurez deviné conduire au Maroc n'est pas sans risque. Les touristes qui louent une voiture réalisent très vite que leur vigilance va être mise à rude épreuve. En traversant les villages ou les villes il faudra bien sûr éviter les gamins qui jouent au ballon sur la chaussée, les ânes qui déambulent, les piétons qui traversent où et quand ils le veulent, le plus souvent sans même regarder si vous passez par là !
Sur les routes le respect des limitations de vitesse est recommandé, même si les panneaux n'existent pas ou si leur adaptation à l'environnement n'est pas évidente (30km/h sur une ligne droite par exemple) car dans ce cas la marée-chaussée n'est pas loin (mais pas visible non plus).
Il y a des heures où la prudence doit être relevée d'un niveau c'est le soir, après les heures de travail quand les bars ont fait le plein et que les chauffeurs reprennent leur voiture pour rentrer chez eux après avoir ingurgité une quantité de bières à faire pâlir les munichois !
Le Maroc pays musulman n'arrive pas à généraliser les contrôles avec alcootest ! Dommage pour la sécurité routière....

Pour les touristes qui préfèrent se déplacer sans trop de fatigue nerveuse nous conseillons, le train, les cars des grandes sociétés de transport (CTM ou Supratour) ou les transporteurs touristiques. Statistiquement ces moyens de transport connaissent le plus faible taux d'accidents mortels.
En règle générale les chauffeurs de cars de ces sociétés ou ceux des transporteurs touristiques sont mieux formés, plus respectueux du code de la route et surtout moins suicidaires. De plus les différences de prix étant assez faibles et justifiées (entretien des véhicules, salaires des chauffeurs) autant ne pas jouer à la roulette russe avec sa vie sur les routes de ce beau pays.



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