dimanche 20 novembre 2011

MAROC: Elections legislatives le 25 novembre

A cinq jours des élections législatives anticipées, prévues après le vote de la nouvelle constitution lors du référendum dernier, le Maroc reste d'un calme absolu. Il est difficile d'ailleurs de se croire en période électorale tant la vie quotidienne est peu impactée par l'agitation des cercles politiques.
Bien sûr comme dans toute période de campagne électorale, des petits groupes partisans sillonnent les ruelles en distribuant à la volée des tracts par centaines, qui finissent tous par terre. Certains hurlent des slogans, d'autres poussent des youyous accompagnés de roulement de tambour. L'ambiance est bon enfant et quand d'aventure deux groupes doivent se croiser dans une étroite ruelle, le spectacle est proche de la comédie, chacun s'invectivant à tue tête mais avec le sourire aux lèvres qui ne trompe personne.
Les tracts eux même pourraient prêter à sourire par leur imagerie: une photo de candidat, un texte limité à deux lignes et le symbole du parti en gros mais cela est rendu nécessaire par le grand nombre d’analphabètes.  Pour l'un c'est la rose (commun à tous les socialistes) pour les autres peu de ressemblance avec nos logos occidentaux: le tracteur, la balance, le cheval (cabré toujours) ou encore la lampe à huile et bien d'autres encore car seront en lice plus d'une quarantaine de partis !!!!!
Une nouveauté cette année ce sont les listes de "femmes" et de "jeunes" malheureusement je ne peux vous dire quelle tendance politique ces listes représentent à moins que "femmes" et "jeunes" soient des partis.....?


Sur Fès le maire actuel, Hamid Chabat du parti Istiqlal semble assuré d'être élu dans sa circonscription tant sa popularité est forte au sein des quartiers populaires tant de la ville nouvelle que de la Médina.
Ce fut le seul à convier les acteurs de l'économie touristique de Fès à un débat centré sur l'avenir du tourisme dans la ville. il a semblé très à l'écoute des préoccupations des différents intervenants notamment sur les difficultés que la crise du tourisme entraîne pour tous les professionnels en cette année de bouleversements.
Les perspectives de sortie de crise ne sont pas évidentes et tous s'attendent à une année 2012 plus difficile encore.
Parmi les causes de cette crise, la réduction des vols directs Fès/Europe a été soulignée. Certes les compagnies aériennes et surtout lowcost n'ont pas vocation à faire du développement social et seul compte leur profit.
Une demande de vol direct Fès / Marrakech  a été unanimement exprimée par l'assemblée et M. Chabat a promis de faire son possible pour que demain cela soit enfin réalisé ainsi que d'autres liaisons aériennes internes, mais la situation économique de la compagnie nationale, la RAM, est si "fragile" que cela ne pourra être fait dans un proche avenir......
A la question plus politique de savoir si demain le parti de M. Chabat, l'Istiqlal, serait à même de gouverner avec le parti islamiste, PJD, au cas où celui-ci arriverait en tête, la réponse a été clairement affirmative. "Si cela doit assurer la stabilité du Maroc gouverner avec le PJD ne posera pas de problème" a répondu M. Chabat.
Les investisseurs étrangers ne devraient pas être effrayés par une alliance politique qui justement garantirait la pluralité et donc la stabilité du pays.

M. Chabat  a profité de cette réunion pour rappeler aux participants qu'en tant qu'employeurs ils devaient permettre à leurs salariés d'aller voter le 25 novembre en leur donnant deux heures d'absence.
Le taux de participation est effectivement une inquiétude pour les dirigeants politique du pays. Les campagnes voteront massivement mais qu'en sera-t-il des villes ? Un rapide sondage, n'ayant aucune valeur statistique, fait auprès de nos amis marocains ne laisse pas espérer une participation massive. Contrairement au référendum ces élections ne semblent guère mobiliser les citoyens. C'est bien regrettable car voter est justement un acte citoyen dont tous les peuples de la planète ne profitent pas encore. De plus ces élections marocaines seront encadrées par plus de 4000 observateurs pour en assurer la transparence. Le Roi Mohamed VI a décidé de s'éloigner du pays, il se trouve en France, pour laisser le chambre libre aux politiques. Tout est donc mis en œuvre pour que le peuple marocain puisse s'exprimer en toute conscience et en toute liberté. En a-t-il la capacité ou le désir ? Nous le saurons dans quelques jours au vu des taux de participations.







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