dimanche 19 septembre 2021

Maroc: le bon élève Covid 19

 


En cette fin de septembre le Maroc peut se réjouir car les bonnes nouvelles sur le front de la lutte contre l'épidémie Covid 19 sont au rendez-vous.

La première est du domaine "technique" puisque l'Union Européenne vient de valider la conformité du certificat de vaccination en vigueur au Maroc depuis le printemps. Rares sont les pays hors U.E qui ont obtenu  l'équivalence avec le Certificat Covid Numérique de l'U.E.

Le Maroc est le seul pays du Maghreb et du continent africain a remplir les conditions exigées par l'U.E.

Le QR Code doit obligatoirement comporter les informations sur l'état civil, les vaccins administrés, le numéro du lot ainsi que les dates des injections.

Cette reconnaissance purement technique n'implique pas la reconnaissance des vaccins administrés lorsqu'ils ne sont pas homologués par l'E.M.A (l'agence européenne du Médicament). 

Cependant au sein de l'Europe certains pays comme l'Espagne se sont affranchis de l'E.M.A en reconnaissant par exemple le vaccin chinois du laboratoire Sinopharm.

Comme on le devine cela ne va pas faciliter la libre circulation des marocains au sein de l'Europe.

Les personnes vaccinées avec le Sinopharm ne sont pas interdites d'entrées en Europe mais devront se conformer aux exigences des différents pays comme la quarantaine ou la multiplication des tests PCR de contrôle.

La seconde bonne nouvelle est l'évolution de l'épidémie qui depuis maintenant une quinzaine de jours semble régresser au Maroc comme d'ailleurs un peu partout dans le monde. 

Les régions de Casablanca, Tanger et Rabat sont toujours les plus touchées tant au niveau des nouvelles contaminations que des décès. 

Il n'empêche que les indicateurs nous confirment le reflux de la vague estivale.

La dernière bonne nouvelle concerne la campagne de vaccination car avec plus de 20 Millions de marocains totalement vaccinés c'est plus de 60% de la population qui est immunisée.

Ce qui fait du Maroc le pays du continent africain ayant le plus vacciné.

Avec la vaccination des 12 / 17 ans en cours et celle des enfants de 3 à 11 envisagée (mais cela suscite des réserves car il n'y a pas de vaccin pédiatrique), l'immunité collective au Maroc devrait être atteinte avant la fin de l'année si les livraisons de vaccins se poursuivent au rythme actuel.

Depuis le début de l'année 2021 le Maroc aura en effet réceptionné à ce jour un total de plus de 48 millions de doses dont 35,5 millions de Sinopharm, 7 millions d'Astra Zeneca, 3,56 millions de Pfizer et 2,06 du fond Covax (source Media24).

Les condition seront donc bientôt réunies pour un retour à une vie proche de celle d'avant la pandémie et une levée progressive des restrictions encore en vigueur.


jeudi 9 septembre 2021

Maroc Elections: Bérézina pour le PJD

 


Le 8 septembre se sont tenues les élections législatives, régionales et municipales au Maroc. Ce triple scrutin a visiblement boosté le taux de participation puisque celui-ci à atteint plus de 50%, une première depuis longtemps.

Le grand perdant de ces élections est le Parti Justice et Développement (islamiste modéré) qui passe de 125 sièges au Parlement à 12 sièges (-90%) après 10 ans de pouvoir.

Le principe qui dit que le pouvoir use se confirme.

Le PJD qui aux dernières élections avait raflé la quasi totalité des présidences des grandes villes ne devrait n'en conserver aucune y compris Fès la capitale religieuse historique.

Les grands vainqueurs sont le Rassemblement National des Indépendants (RNI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM) libéraux et le Parti de l'Istiqlal (PI) de centre droit.

Les deux principaux partis de Gauche, l'USFP et le PPS maintiennent un score honorable avec 55 sièges au total.

Les sondages politiques étant interdits au Maroc pendant les campagnes électorales, il est difficile d'analyser finement les intentions de votes ce qui ménage l'effet de surprise.

Le PJD est arrivé au pouvoir en 2011 lors de la crise dite "des printemps arabe" qui au Maroc n'aura guère mobilisé les foules et à l'époque il a pu bénéficier de l'auréole qui entourait le PJD Turc dirigé par celui qui n'était encore que Premier Ministre, Recep Tayyip Erdogan. 

Abdelilah Benkirane alors Premier Ministre PJD de 2011 à 2017 l'avait pris comme modèle et avait ouvert aux entreprises turques le marché marocain (textile, distribution, artisanat...) avec des effets délétères sur ces secteurs d'activités.

Saad eddine el Othmani qui lui a succédé en 2017 jusqu'à hier, contrairement à son prédécesseur n'a pas vraiment marqué les esprits semblant ne gérer que les affaires courantes sans marge de manœuvre et maintenu à la tête du gouvernement grâce à une coalition de parti fragile.

El Othmani et le PJD ont fini leur mandat en avalant des couleuvres difficiles à digérer telles que la légalisation de la culture du cannabis et la libéralisation et la normalisation des échanges avec Israël qui ont été massivement approuvées par les marocains.

Les observateurs  concluaient fort justement à la perte d'influence du PJD ce que les urnes viennent de confirmer.

Mais l'ampleur de cette Bérézina électorale pour le PJD qui disparaît presque du paysage politique personne ne s'y attendait.

Les professionnels du tourisme semblent se réjouir de cette alternance. Depuis les diatribes contre ce secteur proférées par M. Benkirane au début de son mandat et le quasi désintérêt marqué par son successeur dont le summum est atteint depuis ce mois de juin avec l'arrêt de la seule mesure d'aide envers les employés du tourisme, les professionnels n'osaient espérer un tel changement.

Les attentes envers le prochain chef de gouvernement et des ministres dont il s'entourera sont énormes. 

La pandémie qui depuis 18 mois a mis à l'arrêt quasi total l'activité touristique et les entreprises du secteur qui commencent à sombrer nécessite des mesures d'urgence pour sauver l'outil et les talents qui contribuent fortement à l'économie du pays et à l'entrée des devises étrangères.

Pour le futur gouvernement le temps est compté car l'urgence est absolue !