lundi 28 septembre 2015

AÏD ET TOURISME: POUR INITIES

Aïd al Adha 2015 / Riad Souafine
L'Aïd al Adha, (Aïd el Kebir), est pour les musulmans la plus importante fête religieuse. Célébrer le sacrifice c'est aussi célébrer la famille, les liens sociaux distendus. Cette année au Maroc ce sont pas moins de 5,3 millions de têtes qui ont été consacrées au rituel.

Le matin de l'Aïd ce qui frappe le plus c'est le silence, les rues désertées où l'on ne rencontre que les "bouchers" qui armés de leurs outils vont de maison en maison assister ceux qui ne sont pas à même d'opérer. Ce qui surprend aussi c'est la fin des bêlements aux quels l'on s'était habitué les jours précédents.

La tradition a tendance néanmoins à évoluer ces dernières années. En effet de plus en plus d'hôtels, surtout sur Marrakech, conçoivent des "packages" détente et sacrifice avec la possibilité de participer en groupe à la cérémonie organisée par l'établissement ou pour certains apporter son propre mouton et le sacrifier dans l'hôtel qui conservera la carcasse dans sa chambre froide jusqu'au départ des clients.
Parmi la population aisée des grandes villes certains ont tendance à abandonner la tradition sans le crier sur tous les toits.

Pour le touriste non musulman et non initié, voyager au Maroc les premiers jours de l'Aïd n'est pas sans provoquer un choc culturel.

Dans le rituel du premier matin de l'Aïd celui qui consiste à griller les têtes de mouton s'est modifié. Auparavant chaque famille grillait la tête sur sa terrasse mais depuis 4 ou 5 ans cette pratique se réalise dans les rues de la médina (en fait de toutes les villes). L'intérêt est de mutualiser le feu mais outre le spectacle ainsi offert aux touristes, ce sont aussi les fumées qui noircissent les murs et la forte odeur qui est ainsi concentrée.

Aïd al Adha 2015 / Riad Souafine
De même les années précédentes la municipalité faisait délivrer dans chaque maison, de grands sacs poubelles très résistants pour les déchets et les peaux de moutons. Rien de tel cette année.
Conséquence évidente, les ruelles se sont retrouvées souillées.
Le stockage des peaux dans les rues pendant plus d'une journée ne présente pas non plus tous les critères d'une hygiène sans faille.

Aïd al Adha 2015 / Riad Souafine


Les touristes étrangers habitués du Maroc sans se réjouir de ces fortes images liées à l'Aïd peuvent relativiser et modérer leurs réactions par contre celui qui visite pour la première fois notre pays et qui se trouve confronté à ces mêmes visions ne pourra qu'avoir un sentiment négatif. Des touristes espagnols rencontrés dans la médina le jour de l'Aïd, renonçaient à leur visite car ils ne supportaient pas ce qu'ils découvraient, d'autres croisés par hasard affichaient des mines peu réjouies !

Il suffirait pourtant de peu de choses pour éviter de transformer l'espace public en une décharge d'abattoir.
Interdire les feux et grillades sauvages dans les rues par exemple, distribuer à tous des sacs poubelles ou organiser un ramassage efficace des peaux le jour même améliorerait grandement le confort de tous, des habitants comme des touristes.
D'ailleurs et pour preuve que c'est possible, cette année à Tanger, dans un quartier populaire de la ville, des jeunes se sont mobilisés pour faire de cette journée spéciale une journée propre ! Et joyeuse, en installant de grandes tables dans les rues du quartier pour que tous partagent un repas de fête dans un environnement irréprochable. Belle évolution et salutaire prise de conscience !

Pour notre part nous fermons nos réservations pendant 4 jours au moment de l'Aïd pour éviter à nos clients de rapporter de mauvais souvenirs de leur séjour. De plus dans la médina l'activité est quasiment réduite à zéro pendant près de dix jours, les artisans prenant leurs congés au moment de l'Aïd.

En 2016, l'Aïd se déroulera entre le 10 et 12 septembre...

jeudi 24 septembre 2015

Aïd Moubarak

Souafine 2015
Nous  souhaitons à tous nos amis marocains un exceptionnel Aïd al Adha 2015

vendredi 18 septembre 2015

MAROC PLAGE: jobs d'été.....

Plage Maroc / Souafine

La saison estivale touche à sa fin. Les stations balnéaires retrouvent une atmosphère plus sereine.
Les plages accueillent encore quelques privilégiés solitaires.
C'est aussi la fin des petits boulots, des "jobs d'été"!

Chaque année de juillet à mi septembre une sorte de transhumance a lieu qui voit arriver dans les villes côtières une foule, des hommes essentiellement, des jeunes presque des gamins et des adultes parfois très âgés, venus de l'intérieur du pays pour essayer de gagner quelques dirhams sur les plages.

Le job le plus fréquent est celui de vendeur de plage. Tout se vend: thé, café, beignet, épis de maïs, graines de courges ou de tournesols, bouées en plastiques, boissons "fraîches"....
Toute la journée sous le soleil brûlant du Maroc ces vendeurs arpentent la plage avec leur stock à bout de bras ou poussant une "carrossa" tout en guettant le signe de la main ou le sifflet d'un client apathique en manque de soda ou ayant un fringale soudaine !

Les vendeurs achètent le matin les marchandises du jour avec l'espoir de les écouler toutes, de ne pas se faire racketter le soir venu ou embarquer par la police des plages qui saisira la marchandise....

Cette "caste" ne se recrute pas bien sûr parmi les fils de la bourgeoisie qui auraient pu avoir l'idée saugrenue d'une expérience formatrice mais bien parmi les pauvres gens du pays qui pensent pouvoir rapporter un petit pécule à leur famille.

Plus chanceux sont les "capitalistes" qui ont pu investir dans des toiles de tentes, des parasols ou des fauteuils en plastiques hors d'âge qui font de la "location de l'ombre" pour peau sensible car ils échappent aux longues marches dans le sable.

Enfin l'exotisme n'est pas oublié puisque même sur les plages du nord l'on peut faire une balade à dos de chameau et se prendre pour un Lawrence d'Arabie !

Souafine 2015
Souafine 2015
Souafine 2015
Souafine 2015
Souafine 2015
Souafine 2015
Souafine 2015


Souafine 2015
Souafine 2015

lundi 14 septembre 2015

Nouvel Aéroport de Fès Saiss

Aéroport Fès Saiss, juillet 2015 / Souafine

Le projet de construction d'une nouvelle aérogare à l'aéroport de Fès Saiss a été décidé par l'ONDA  en 2009 au moment où Fès connaissait une développement touristique important;
Les travaux ont débuté en 2011 lors du phénomène dit du "printemps arabe" signant le début d'une crise touristique majeure. En effet depuis cinq ans le nombre de liaisons aériennes s'est fortement réduit et l'actuelle aérogare est devenue essentiellement une base de la compagnie Ryanair.

Le nouvel aéroport a été dimensionné pour pouvoir accueillir plus de 2.5 millions de passagers par an.
L'ouverture prévue pour septembre 2014 a été repoussée à septembre 2015 mais a ce jour nul ne sait vraiment quand il ouvrira.
Aucune annonce de créations de lignes nouvelles n'est venue rassurer les opérateurs touristiques de la région.
Telle l'Arlésienne certains croient acquise une liaison Fès - Marrakech, ce que la ville, comme les touristes, ne cessent d'espérer.

En attendant la région dispose aujourd'hui d'un magnifique outil de développement. Il serait bien dommage qu'elle se prive encore longtemps des retombées économiques que de nouvelles liaisons aériennes apporteraient.

Aéroport Fes Saiss, juillet 2015 / Souafine

vendredi 4 septembre 2015

LES FASSIS vus par....


Il y a dix ans déjà que Shinjeo et Didier Pierron sont tombés amoureux de la Médina de Fès.
Pendant quatre ans ils ont fait de nombreux aller et retour Paris / Fès et ont fini par acheter une très belle maison au cœur de la Médina, dans le quartier de Ziat.
Ils sont devenus les voisins de Souafine et surtout des amis fidèles.
Depuis tous les mois ou presque ils viennent le temps d'un long week end se resourcer loin du tumulte parisien.

Shinjeo et Didier sont des humanistes passionnés de jazz et de photographie.
Armés de leurs vieux argentiques ils arpentent de jour comme de nuit les ruelles sinueuses de la Médina.

La Médina de Fès qu'ils nous donnent à voir dans ce bel ouvrage c'est celle de ses habitants, des artisans au travail, des enfants dont les ruelles sont leurs terrains de jeu, des visages parcheminés, des silhouettes nocturnes fantomatiques. L'authentique vie de la médina d'aujourd'hui.

Les amoureux de Fès retrouveront certainement au fil des photographies leurs propres visions fugitives quant à ceux qui n'ont pas encore découvert cette ville marocaine si mystérieuse ce recueil devrait les inciter à venir  ressentir avec le cœur ce que les Fassis d'aujourd'hui nous offrent.

Le livre est disponible actuellement sur Amazon et très bientôt à la librairie de l'Institut du Monde Arabe (Paris).